Ce centre pourrait être construit afin de contrebalancer le Centre humanitaire russo-serbe pour les situations d'urgence de Nis, ville du sud de la Serbie, que les États-Unis considèrent comme «une cellule de renseignement et d'espionnage», mais le Président serbe Aleksandar Vucic a rappelé que les Américains avaient déjà une base sur le territoire de la Serbie, celle de Bondsteel.
Bondsteel est une base américaine déployée après l'opération de l'Otan contre la Yougoslavie en 1999 au Kosovo, république autoproclamée que la Serbie, les pays du groupe BRICS et plusieurs autres acteurs internationaux influents considèrent toujours comme une province serbe.
«Nous voulons avoir nos propres centres», a déclaré M.Vucic, ajoutant que personne n'avait demandé à l'époque à la Serbie l'autorisation de construire Bondsteel.
Selon le chef de l'État serbe, ce n'était pas non plus le résultat d'une victoire sur la Yougoslavie.
«Quand on largue des bombes sur vous, vous ne pouvez pas vous défendre. Ce n'était pas une victoire», a insisté le Président.
Le professeur à la faculté de sécurité de l'Université de Belgrade, Milan Mijalkovski, estime pour sa part que si le centre de Ponikve était construit, il n'aurait pas pour but de concurrencer le Centre humanitaire serbo-russe de Nis.
«Il servirait plutôt à montrer que l'Otan et l'UE contrôlent l'évolution de la situation en Serbie», a déclaré l'expert à Sputnik.
Alors que la situation reste confuse, les médias se livrent à des spéculations de toute sorte. Certains estiment notamment que les États-Unis et l'Otan utiliseront l'aérodrome de Ponikve pour y mener des opérations d'espionnage, ces mêmes activités que Moscou mènerait en Serbie, à en croire les accusations portées par Washington. Ils pourront notamment lancer des drones pour surveiller l'Europe de l'Est et ce, jusqu'aux frontières de la Russie…