L'Europe manque terriblement de capacité de transport aérien, comme à peu près tous les pays du monde. Mais l'Europe a d'énormes problèmes de transport aérien, elle a mis en commun, au travers de cet État-major situé aux Pays-Bas, une gestion de manière à ce que quand quelqu'un en a besoin, il puisse demander à d'autres qui auraient des disponibilités à ce moment-là de fournir une aide. Sachant qu'il y a une réciprocité, que les besoins sont variés, et qu'en général, tout le monde en a besoin en même temps. C'est compliqué, et il y a une vraie sous-capacité européenne en matière de transport aérien ».
Si on a un coup de feu, un besoin brutal pour la France ou l'Allemagne, à ce moment-là, il y aurait une capacité d'échange. Si l'Allemagne avait des besoins particuliers, ou si l'Allemagne avait décidé de s'impliquer un peu plus, je pense au Mali, au Sahel, effectivement cela pourrait s'appliquer un peu plus avec des moyens qui sont les mêmes que les moyens français sur le plan technique. Mais c'est un problème de volonté politique beaucoup plus que d'implication ou d'échange.
C'est amusant, puisque depuis l'élection de Trump, on a pas ressorti le terme de « Burden-sharing », le « partage du fardeau », qui était très largement employé par les administrations américaines depuis des décennies et demande aux Européens de se prendre en charge de manière autonome et que ce ne soit pas les États-Unis qui soient obligés de faire les pompiers à chaque fois qu'il y a un problème. Cela date même d'avant le Kosovo. Donc, on se retrouve dans une situation où les États-Unis, au lieu de leur demander des moyens, il faut que les Européens soient un peu plus responsables vis-à-vis d'eux même, sachant que la France et la Grande-Bretagne sont considérées comme des pays qui font à peu près le nécessaire. Mais l'Allemagne, avec 1,1 % de son PNB consacré à la défense est considérée comme un pays qui ne fait pas le nécessaire, comme beaucoup d'autres pays européens.
« Une annonce qui est relativement minime sur le plan de son importance », poursuit le Général Brisset, pour qui « Le problème de l'Europe de la défense est très difficile à concilier avec l'appartenance à l'OTAN ou pas l'appartenance à l'OTAN […] On n'avance pas, depuis des années et des années, sur l'Europe de la défense. Parce qu'on n'est pas capables de savoir de ce qu'on fait du positionnement de l'Europe de la défense par rapport à l'OTAN.
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