Les chiffres que révèle le sondage reflètent l'existence au sein de l'UE de plusieurs catégories de pays : ceux qui n'ont pas ou peu d'armée et qui ont besoin de la tutelle d'un géant international pour se sentir protégés, estime-t-il dans son commentaire.
« On peut parler de l'Italie, on peut parler de l'Espagne, on peut parler de l'Allemagne aussi, dont on voit bien qu'ils sont plus attachés à l'Otan que les Français qui ont, eux, une des armées les plus puissantes de l'Union européenne, qui est relativement bien entraînée même si malheureusement elle a eu des coupes claires depuis quelques années dans son budget », a indiqué M. Jacobelli avant de pointer que le « meilleur défenseur de la France, c'est la France, et ça paraît clair aujourd'hui pour à peu près la moitié des Français ».
Commentant la position critique du président Donald Trump à l'égard de l'Alliance atlantique, Laurent Jacobelli a souligné que le nouveau leader américain savait au moins saisir à quoi aspiraient les Américains, ce qui expliquait en partie son succès.
« Donc je pense qu'effectivement le fait que moins de la moitié des Américains veuillent continuer avec l'Otan telle qu'elle est aujourd'hui montre bien que Donald Trump avait senti l'air du temps. Mais plus loin encore, l'analyse que nous avons faite pour l'Europe, qui est que les réalités géopolitiques changent en permanence, que les alliances changent en permanence, j'imagine que le peuple américain l'a faite aussi, et que se retrouver embringué dans des guerres très loin de chez eux pour une application très indirecte au nom d'idéaux dont on ne sait pas très bien ce qu'ils seront ne les enthousiasment pas non plus », a-t-il souligné.
À la question de savoir si les résultats du sondage signifiaient que les Européens étaient de moins en moins atlantistes ou qu'ils optaient désormais en faveur d'une défense autonome européenne, il a répondu que l'idée d'un besoin européen de se défendre n'était pas vraiment fondée.
Revenant sur l'idée d'armée européenne, il a expliqué qu'aujourd'hui, alors que le Royaume-Uni s'apprêtait à quitter l'ensemble européen, tous les coûts de la défense européenne risquaient de peser entièrement sur les épaules de la France.
« On se retrouverait dans la situation que les Américains critiquent par rapport à l'Otan ! Aujourd'hui, parler de défense européenne, vu l'état des armées des différents pays de l'Union européenne, souvent à cause de leurs tailles ou de leurs budgets d'ailleurs, c'est parler de la défense par la France, très clairement, et un petit peu de l'Allemagne », a-t-il conclu.
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