Le président philippin Rodrigo Duterte a menacé de rompre l'accord de coopération militaire avec les États-Unis, qui permet aux forces américaines d'utiliser des bases militaires philippines, a annoncé lundi le journal The Manila Times.
« Je voudrais rappeler aux Américains que cet accord (…) est un document officiel, mais il ne porte pas de signature de Benigno Aquino III (président philippin de juin 2010 à juin 2016, ndlr). Vous devez bien réfléchir parce que je vous demanderai de quitter les Philippines », a indiqué M. Duterte.
La coopération militaire entre les États-Unis et les Philippines est réglementée par l'accord de coopération militaire élargie (Enhanced Defence Cooperation Agreement — EDCA) signé en 1951 et prolongé en 1999. En juillet dernier, la Cour suprême des Philippines a confirmé le caractère légitime du document.
Toutefois, le président Duterte estime que Washington prend trop de libertés avec Manille, en raison d'un « syndrome colonial ». Les Philippines ont été une colonie américaine de 1899 à 1940.
« Les Américains sont présents ici depuis 50 ans. Ils ont un syndrome colonial et pensent que nous sommes toujours sous leur pouvoir », a ajouté le président.
D'après lui, les Philippines ont passé le « point de non-retour » dans leurs rapports avec les États-Unis et souhaitent désormais avoir une politique étrangère indépendante et devenir amis avec Moscou et Pékin.
Le 26 septembre dernier, le président Duterte a déjà déclaré qu'il n'avait pas l'intention de rompre les relations avec les États-Unis, mais qu'il allait également établir des liens étroits avec la Russie et la Chine.
En septembre, M. Duterte a insisté sur le départ des conseillers militaires américains, malgré leur assistance à l'armée philippine dans la lutte contre le groupuscule djihadiste clandestin Abu Sayyaf, allié local du groupe terroriste État islamique (Daech).
M. Duterte a en outre provoqué un scandale à la veille du récent sommet des pays de l'Asie du Sud-Est, en qualifiant Barack Obama de « fils de pute » (« putang ina »), suite aux déclarations du président américain, qui avait exprimé sa préoccupation au sujet de la situation des droits de l'homme aux Philippines, notamment dans le contexte de lutte contre le trafic de drogue mené de main ferme par le président du pays. D'ailleurs, il a prétendu plus tard qu'il ne voulait pas insulter son homologue américain.
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