Après le Centre d'analyse et de réaction médiatique destiné à faire face à la guerre de l'information, des agences fédérales pour lutter contre "la propagande émanant de la Russie et de la Chine", la "menace médiatique russe" discutée au sénat américain, des centaines de documentaires essayant de dénigrer la Russie (qui s'avèrent souvent êtres des factices, mais cela n'a pas d'importance) et les tentatives de fermer les médias russes à l'étranger, voilà que la potion magique semble enfin avoir été trouvée!
Major new report: Winning the #InfoWar by @edwardlucas & @peterpomeranzev. https://t.co/XOktnvmTL8 #CEPAInfoWar pic.twitter.com/hHjBEHtTPi
— CEPA (@cepa) 2 августа 2016 г.
Dans la recherche, ses coauteurs, premier vice-président du CEPA Edward Lucas et chercheur principal au Legatum Institute Piotr Pomerantsev, proposent 12 moyens très concrets pour lutter contre la "propagande russe".
Avant de parler de leurs astuces, les analystes citent les secrets de l'efficacité de la machine de propagande du Kremlin. Selon les spécialistes, bien que les médias russes aient des stratégies différentes selon les pays, ils ont un point commun. Au lieu d'essayer d'imposer leurs propres valeurs aux Européens, ils critiquent celles de l'Occident, en essayant de montrer que les réfugiés menacent souvent la sécurité et la civilisation européenne, que les gouvernements ne sont que des fantoches de Washington dont le seul souci est de bien se faire voir de la Maison Blanche.
Imposer un "journalisme de qualité"
Les astuces semblent d'airain. Avant tout, les spécialistes conseillent aux régulateurs étatiques d'imposer un "journalisme de qualité". Et pour cela, les auteurs proposent de créer un organe unique qui consulte des "gouvernements des pays proches de la Russie" afin d'élaborer un système de "signes de qualité" pour les médias locaux.
Agences d'information étatiques et interétatiques
Une autre idée est de créer des agences d'information étatiques et interétatiques qui répondent pour le lien entre la presse et le gouvernement afin de "démasquer la propagande russe".
Trouver de bons médias russes et les subventionner
Il faut sans doute un organisme international à l'image de Transparency International, dont l'un des buts serait de trouver les "bons médias" russes pour leur apporter le soutien des donateurs occidentaux.
Groupe de traumatisme historique
Passage obligé, la création d'un groupe de travail sur le traumatisme historique. Sous l'expression de "traumatisme historique", les experts sous-entendraient-ils la victoire de l'URSS sur l'Allemagne nazie? Ils supposent qu'un groupe de psychologues, d'historiens et de sociologues doit élaborer des méthodes qui aident à faire passer les "contrargument de plusieurs peuples".
"Victimes de la propagande"= islamistes radicaux?
Dans les réseaux sociaux, les auteurs de l'étude appellent à influencer les "victimes de la propagande" de la même manière que l'on influence les islamistes radicaux. Le "public cible" ne doit voir que le contenu qui lui est destiné.
Reuters ou Associated Press en russe
…Sans oublier de créer des agences d'information en russe à l'extérieur du pays, une agence crédible. L'Occident a besoin de" Reuters ou Associated Press en russe", soulignent les auteurs de la recherche.
Image glamour
D'après les analystes, les médias russes attirent le public par leur "image glamour", et c'est ce que doivent aussi faire les médias occidentaux. Dans le même temps ils devraient se concentrer plus sur les aspirations quotidiennes du public pour gagner sa confiance.
Traits de la propagande russe
Edward Lucas et Piotr Pomerantsev préconisent d'apprendre aux habitants des pays occidentaux à "démasquer d'une manière ciblée les caractéristiques de la propagande russe".
Faire pression sur des entreprises occidentales
Les analystes appellent également à faire pression sur des entreprises occidentales qui utilisent des chaînes diffusant "la propagande russe et la haine envers les valeurs européennes" afin de faire la publicité de leurs produits.
Curieusement, les auteurs ont oublié d'inclure plusieurs astuces, par exemple "ne pas embaucher les acteurs russes pour réaliser un documentaires +révélateur+ sur la Russie", "effacer toutes formes de traces lorsqu'on réalise des documentaires visant la réputation de la Russie" ou "vérifier ses arguments au moins sur Internet pour paraître plus crédibles". Mais il semble que ce ne soit pas la version finale du d'emploi pour contrer la machine à propagande russe, et on ne saurait trop leur conseiller d'y apporter quelques ajustements…