Le vice-président du centre, Edward Lucas, écrit que près de 30.000 militaires russes ont effectué des manœuvres en mars au cours desquels ils ont répété un scénario de conquête des territoires mentionnés ci-dessus.
Rappelons que ce thème n'est pas nouveau, la Scandinavie et les Pays Baltes cherchant assidûment des sous-marines, des avions et des forces spéciales russes dans la région. Début juillet, Expressen, un quotidien suédois a trouvé une énième preuve de l'agression russe: la Russie a effectué des manœuvres à 40 kilomètres seulement de la frontière finlandaise "en réponse aux manœuvres de l'Otan, Baltops, dans la mer Baltique. L'article contenait même un lien vers un spot de la chaine Zvezda (l’étoile) qui prétendait donner la possibilité de visionner le déroulement des manœuvres. Le plus étonnant était que le journaliste Alexeï Egorov qui avait tourné ce documentaire, qui montrait les capacités d'un nouveau patrouilleur russe Raptor, fut réalisé bien avant les manœuvres Baltops.
Aujourd’hui, c'est Iltalehti, un tabloïde finlandais, publiant un long texte illustré toujours de la même vidéo terrifiante qui a semé la panique. D'autres revues ont pris le relais, la frénésie allant crescendo.
"Ce n'est pas OK", a coupé net Stefan Lofven, le premier ministre suédois, à propos de la simulation de conquête des Gothland. Le forum Almedalsveckan, où sera fait un bilan préalable de la première année du nouveau gouvernement au pouvoir, ouvre ce dimanche. Mais on n'a pas de temps de résoudre des problèmes intérieurs quand l'ennemi ne dort pas. Pourtant, "l'ennemi" ne sait même pas qu'il doit conquérir toute la Scandinavie.
D'après le Center for european policy analysis (CEPA), la Russie ne se limitera pas à la Scandinavie, la menace pèse aussi sur la Pologne et les Pays Baltes. Mais pour ceci, la Russie sera contrainte de "retirer 15 à 20.000 hommes d'Ukraine".
L'affirmation que "15 à 20.000" soldats peuvent envahir la moitié de l'Europe est bien flatteuse, mais ne donne pas de réponse à la question "pour quoi faire?
Selon une étude de l'institut suédois "Société, opinion, médias", quatre suédois sur cinq ont peur de la Russie. C'est pourtant les pays du nord qui font tout pour montrer leurs forces avec le soutien de l'Otan: uniquement entre mai et juin, les pays scandinaves ont mené plusieurs grandes manœuvres. Alors que la Suède et la Finlande ne sont même pas des membres de l'Otan, mais des menaces imaginaires les poussent doucement mais sûrement à adhérer à l'Alliance. Serait-ce vraiment bénéfique pour les pays en question – c'est ce qui reste à voir.