Interrogé par un journaliste letton du journal Veidas sur les moyens de résister à la "machine à com’ russe", l'Américain a proposé deux possibilités.
Selon lui, le premier procédé est de "suivre" les actifs de Sputnik et RT et d'autres médias financés par l'Etat russe, le second est de les fermer purement et simplement. "Non pas en raison de ce qu'ils publient mais en raison de la source d’où provient leur argent". M. Kramer qualifie cette mesure "d’offensive agressive".
Le deuxième moyen est, selon David Kramer, d'accorder un soutien financier à des médias orientés non seulement sur la Russie mais aussi sur toute la région de l'Europe de l'Est.
D'après le directeur de l'Institut McCain, "la propagande russe" est facile à filtrer, puisque les actions de la Russie "parlent d'elles-mêmes". Notamment, selon lui, un "fait incontestable" est "l'intrusion" russe dans l'Ukraine orientale. De surcroît, M. Kramer accuse la Russie de lutter contre l'opposition en Syrie au lieu de combattre Daech.
"La proposition de M. Kramer contredit les principes européens de liberté de la presse et d'expression. En réalité, il s'agit tout simplement de censure. La situation est aggravée par le fait que ces propositions plus qu'étranges soient émises en Lettonie par l'ex-président de Freedom House, organisation responsable pour la propagation des principes de liberté et de démocratie dans le monde", a indiqué le service de presse de Sputnik suite à la déclaration de M. Kramer.
"Sputnik est l'agence d'information internationale et une radio est diffusé dans plus de 30 langues. La rédaction de Sputnik travaille conformément à la loi sur les médias", a précisé le service de presse.
M. Kramer a déjà avancé par le passé l'idée de saisir la propriété de RT aux Etats Unis. Pourtant, dans un article paru dans le Washington Post, monsieur Kramer avait confondu RT et Rossiya Segodnya, agence de presse internationale russe tout à fait distincte de RT. Il avait en outre laissé inaperçu le fait que les bâtiments de RT n'appartiennent pas à l'Etat et que leur saisie serait donc illégale.
Plus tôt, Margarita Simonian, rédactrice en chef de RT, avait accusé M. Kramer de menacer sans fondements, sans prendre la peine de vérifier les faits qui "sont très importants dans la guerre des mots, surtout s'il s'agit d’une guerre avec un adversaire russe qui est extrêmement intelligent".
"Saisir les biens de RT serait une action illégale, si on prend en considération que les biens de RT n'appartiennent pas à l'Etat. Pourtant, qui se soucie des fait et de la légitimité?", a fait remarquer Mme Simonian sur son compte livejournal.com.