Dans l'attente du referendum britannique sur la sortie de l'UE, l'Europe s'est précipitée pour calculer les pertes éventuelles causées par le Brexit. Cette démarche pourrait coûter aux Britanniques de 5 à 15% de son PIB. Mais qu'en est-il de l'économie européenne, pâtirait-elle du non britannique à l'UE?
C'est un secret de Polichinelle que l'Union européenne a eu toujours des relations tendues avec son enfant prodigue, le Royaume-Uni. Selon Bertrand Chokrane, économiste et président de BC Consulting, la présence même des Britanniques dans l'UE coûte cher aux Européens.
Le référendum britannique sur l'appartenance à l'UE est considéré par les élites politiques comme un choc. L'une de leurs préoccupations principales étant de ne pas laisser Londres partir de leur orbite. Mais il suffit de voir le problème sous un autre angle pour apercevoir les avantages qu'apportera le Brexit aux autres pays européens. L'étude de Global Councel met en lumière l'opportunité que pourrait représenter la sortie du Royaume-Uni de l'UE pour les membres de l'UE. Le pays qui est aujourd'hui un pôle d'attraction pour les investisseurs perdrait de son attrait au profit de l'Allemagne et de la France en cas de Brexit. L'instabilité que celui-ci provoquera dissuadera les investisseurs. "Cela pourrait créer des opportunités pour les autres pays européens, si le Royaume-Uni quitte l'Europe", selon Global Counsel. L'économiste Bertrand Chokrane l'explique.
Le Royaume-Uni ne doit pas compter sur des relations privilégiées avec l'UE si le référendum ouvrait la voie à "l'émancipation" du pays. Le ministre français de l'Economie, Emmanuel Macron, ne mâche pas ses mots en le rappelant aux Britanniques. "Le jour après la sortie, il n'y aura plus de passeport financier pour les établissements britanniques… Si le Royaume-Uni veut un traité commercial d'accès au marché européen, les Britanniques devront contribuer au budget européen comme le font les Norvégiens ou les Suisses". Les économistes sont pourtant convaincus que de telles déclarations ne feront pas changer d'avis les Britanniques. Les enjeux politiques jouent un rôle primordial dans ce type de décision. C'est notamment l'avis de Jean-Philippe Platteau, économiste belge.
Qui sortira perdant d'un Brexit? Du point de vue économique, à la différence des Britanniques, l'UE n'a pas grand-chose à perdre si le Royaume-Uni décide de quitter l'UE. Mais le désir des Britanniques de retrouver leur souveraineté semble prévaloir sur les raisonnements pragmatiques.
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