Sans structure d'accueil ni soutien des autorités, ils se regroupent dans des camps improvisés au centre ou en périphérie des villes. A Tizi Ouzou, en Kabylie, des jeunes locaux ont décidé de leur apporter une aide éducative et matérielle.
Younes Ali Slimane, étudiant à l'origine avec des amis du projet "L'école des réfugiés", raconte son histoire:
"A force de voir ces hommes, femmes et enfants vivre dans des conditions très précaires, nous avons eu envie d'agir. Bien sûr, nous ne prétendons pas leur apporter une connaissance suffisante du français pour travailler. L'idée est surtout de leur permettre de se débrouiller pour des choses simples du quotidien, par exemple comment demander une bouteille d'eau", explique-t-il dans un article écrit pour le projet Observateurs de France24.
"Finalement, nous nous sommes assis par terre et avons commencé à colorier les pages des cahiers que nous avions apportés. Les enfants se sont réunis autour de nous et ont demandé à apprendre. Même des adultes ont voulu se joindre. Beaucoup, cela se voyait, n'avaient jamais tenu un crayon dans leur main", indique Younes Ali Slimane.
Les volontaires donnent des cours de base: l'alphabet, les nombres, les couleurs. Parmi les langues enseignées figurent le français, l'anglais, l'arabe et le tamazigh.
"Nous avons mis en place un formulaire de contacts sur Internet. Plus de 200 personnes des différentes régions d'Algérie nous ont répondu. C’est encourageant de voir que nombreux sont ceux qui veulent aider pour faire face aux besoins des migrants", raconte-t-il.
Toujours selon lui, cette initiative revêt d'autant plus d'importance car un certain nombre d'Algériens "entretiennent des clichés racistes sur les Subsahariens".
"Par notre action, nous luttons contre ces clichés et montrons que les migrants sont comme tout le monde", explique Younes Ali Slimane.