Selon le journal néerlandais Volkskrant, le consulat de Turquie à Rotterdam a demandé à plusieurs organisations turques aux Pays-Bas de faire rapport des insultes à l'égard des Turcs, de la Turquie et du président du pays sur les réseaux sociaux, via courriel et/ou courrier postal.
Ces actions ont provoqué un tollé dans le parlement néerlandais.
"C'est le bras long d'Erdogan, c'est absolument inacceptable", a indiqué la députée du Parti socialiste des Pays-Bas Sades Karabulut.
Elle est soutenue par les membres non-inscrits du parlement néerlandais Louis Bontes et Joram van Klaveren. Selon eux, le gouvernement doit prendre des mesures immédiates pour mettre fin à cette interférence indésirable.
Selon le journal Volkskrant, cette situation est apparue dans le contexte de l'histoire du présentateur de télévision et comédien allemand Jan Böhmermann qui avait récité publiquement un poème satirique sur M.Erdogan.
En réponse, le dirigeant turc a lancé un appel au parquet en Allemagne, et le gouvernement allemand a cédé et a finalement autorisé des poursuites pénales contre le journaliste. M.Böhmermann est notamment accusé d'avoir violé l'article 103 du code pénal allemand ("Offense aux organes et représentants d'Etats étrangers") et risque trois ans de prison.
Maintenant, ils ont peur d'être arrêtés à la frontière turque quand ils se rendront au pays.
En parallèle, au niveau du gouvernement néerlandais, des discutions ont été entamées sur la question de l'abolition de la loi qui qualifie les insultes visant le chef d'un Etat ami d'infraction pénale. Selon les politiciens, toute personne qui croit être insultée a le droit d'aller au tribunal. Par conséquent, une loi distincte pour des chefs d'Etat est absolument dénuée de sens.