Le chef de la diplomatie iranienne semble être assez optimiste envers ce type de coopération.
"Pour nous, la Turquie est une voisine très importante, et la coopération des deux pays peut être utile et efficace dans le règlement des crises régionales", a-t-il affirmé, ajoutant que "l'Iran et la Turquie peuvent démontrer avec succès que des partisans d'interprétations différentes de l'islam peuvent coexister".
Le chef d'Etat turc a pour sa part souligné que le renforcement des relations irano-turques sert non seulement les intérêts bilatéraux, mais aussi la sécurité dans la région et dans le monde entier.
Ces derniers mois ont été bien difficiles pour la Turquie qui a été confrontée à des critiques féroces tant sur sa politique intérieure qu'extérieure. La seule opération contre les Kurdes est une bonne raison pour susciter une mise à l'index internationale. Mais cette fois-ci, la Turquie semble choisir le chemin le plus difficile, diplomatique, en escomptant un partenariat avec l'Iran malgré des relations plus que froides. Et c'est juste dans ce contexte de multiples échecs que nous devons analyser cette initiative diplomatique turque, lit-on dans un article de New Eastern Outlook.
Plus tôt ce mois-ci, le premier ministre turc Ahmet Davutoglu s'était rendu en Iran, et ses déclarations, surtout sur la Syrie, visaient apparemment à préparer le terrain pour une coopération plus étroite.
"Nous ne voulons pas que la Syrie soit divisée en petits Etats et nous sommes, avec le gouvernement iranien, du même avis, que cette désintégration n'aura pas lieu et que la Syrie restera un pays puissant", a-t-il affirmé, bien qu'Ankara soit un des opposants majeurs au président Bachar el-Assad et soutienne des groupes terroristes essayant de le renverser.
Et maintenant que la Turquie essaye d'établir une coopération avec son voisin iranien, elle voit en ce dernier une source alternative de pétrole et de gaz, et espère qu'il l'aidera à résoudre le problème kurde puisque les deux pays feront tout pour empêcher ce groupe ethnique de créer un Kurdistan indépendant.
Les acteurs économiques turcs, tout comme ceux européens, considèrent l'Iran avant tout comme un vaste marché pour y investir. Téhéran de son côté est persuadé qu'Ankara s'apprête à entamer un nouveau chapitre de politique étrangère après que la guerre en Syrie lui a glissé entre les doigts. Cette nouvelle alliance peut toutefois s'avérer être un mariage de raison fragile qui s'effondrera vite sous les pressions géopolitiques.