Aussi surprenant que cela puisse paraître, Israël a depuis longtemps favorisé des relations cordiales avec les Kurdes, en particulier avec le Gouvernement régional du Kurdistan, une région fédérale autonome du nord de l'Irak, reconnue par le pays et par la communauté internationale.
"Les dirigeants kurdes croient qu'Israël peut être leur meilleur lobby en Occident promouvant le projet d'un Etat kurde", a écrit Ofra Bengio, une experte israélienne sur les Kurdes, dans la revue American Interest.
Les problèmes de sécurité doivent également être pris en compte. Après tout, les voisins d'Israël ne sont pas les plus grands fans de l'Etat juif, estime Mme Bengio.
"Les changements structurels qui ont eu lieu en Irak et en Syrie, et les prouesses des Kurdes sur le champ de bataille, ont prouvé que les Kurdes étaient une formidable barrière contre les forces anti-israéliennes émanant des islamistes radicaux", souligne l'analyste.
Israël ne fait pas mystère du fait qu'il soutient l'indépendance des Kurdes.
Dans le même temps, les Kurdes veulent maintenir leurs relations avec Israël, mais ils ne veulent pas les rendre publiques. Toutefois, dans une région aussi complexe que le Proche-Orient, on pourrait difficilement blâmer les politiciens kurdes d'être prudent.
"Etant un Etat en germe entouré des pays arabes et musulmans, le Kurdistan doit être très prudent publicisant tout ce qui a à voir avec Israël. C'est particulièrement vrai en cette période critique, quand il recherche un soutien régional de son projet de création d'un Etat kurde indépendant", explique l'experte.