L'organisme régulateur a donc abaissé le taux sur les dépôts de —0,3 à —0,4%, fait tomber le taux directeur à zéro et réduit le taux de prêt marginal de 0,3 à 0,25%.
La BCE avait entamé un programme d'assouplissement quantitatif en 2015 et comptait émettre 60 milliards d'euros par mois jusqu'en septembre 2016 tant que l'inflation n'atteindrait pas 2%. Cependant, l'Europe ne s'est pas approchée du niveau désiré de hausse des prix, la déflation reste l'un des principaux problèmes avec la hausse du chômage (plus de 10%) et la stagnation.
C'est ce qui a poussé la BCE à engager ces démarches inattendues. De plus, le régulateur européen s'est laissé une plus grande marge de manœuvre si nécessaire: il n'écarte pas la possibilité d'adopter des taux négatifs à court terme, a déclaré son président Mario Draghi.
La baisse du taux directeur devrait pousser l'économie à la croissance, augmenter la demande d'actions, de matières premières et d'autres actifs risqués. Mais le principal but de la BCE est de faire grimper l'inflation.
Par conséquent, immédiatement après les déclarations de Draghi les actions européennes ont atteint leur maximum depuis deux mois et l'euro a commencé de chuter par rapport à d'autres monnaies. Il a ainsi enregistré sa plus grande baisse par rapport au dollar depuis novembre 2015.
L'initiative de la BCE aura un impact indirect sur l'économie de la Russie. Tout d'abord, la dévaluation de l'euro n'est pas bénéfique pour les exportateurs russes. D'autre part, elle préfigure une baisse des dépenses pour les Russes qui voudraient partir en vacances en Europe et pour les importateurs russes qui achètent des produits européens.
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