Le risque d'intervention militaire de la Turquie et de l'Arabie saoudite sur le territoire syrien n'est pas à exclure, estime le président du pays Bachar el-Assad.
"C'est une possibilité que je ne peux pas exclure pour la simple raison que [le président turc Recep Tayyip ndlr] Erdogan est quelqu'un d'intolérant, de radical, un pro-Frères musulmans et qui vit le rêve ottoman", a indiqué M.Assad dans une interview accordée en exclusivité à l’AFP jeudi dans son bureau à Damas.
Et d'ajouter qu'il en était de même pour l'Arabie saoudite.
"De toute manière une telle action ne sera pas facile à réaliser et nous allons très certainement y faire face", a prévenu le président syrien.
M.Assad s'est dit déterminé à reprendre le contrôle de toute la Syrie, mais a reconnu que les combats contre les rebelles qui cherchent depuis près de cinq ans à le renverser pourraient être "longs".
La Syrie est le théâtre d'un conflit armé depuis mars 2011. Selon l'Onu, dont les dernières statistiques remontent à 18 mois faute de données, cette guerre a déjà fait plus de 250.000 morts et poussé des millions de personnes à l'exil. Les troupes gouvernementales syriennes combattent les groupes terroristes dont les plus dangereux sont l'Etat islamique (EI, Daech) et le Front al-Nosra.
En l'absence d'un front unique anti-Daech, plusieurs forces luttent contre ce groupe djihadiste, qu'il s'agisse des troupes gouvernementales syriennes et irakiennes, de la coalition internationale conduite par les Etats-Unis (qui se limite pour le moment à des frappes aériennes) et des combattants kurdes Peshmergas, ainsi que des milices libanaises et irakiennes.
Les forces aériennes russes ont lancé une opération militaire contre les terroristes en Syrie le 30 septembre 2015, à la demande du président syrien Bachar el-Assad.