Betterave, chou, gruau de sarrasin et porc à l'ail mariné: les produits de base de la cuisine russe ne sont pas des plus sophistiqués mais, en raison des restrictions sur les importation de produits alimentaires européens, américains et turcs, le choix de millions de Russes n'est pas très large. Le parmesan italien, le jambon espagnol et les olives grecques ont disparu des magasins moscovites, remplacés par les "produits des fermes, des pâturages et des forêts de la mère Russie".
Le mouvement locavore — ceux qui mangent uniquement des produits locaux — est populaire à travers le monde mais si, pour les habitants de la plupart des pays, se tenir à un tel mode de vie est un choix difficile, pour les Russes c'est une nécessité. Même s'ils ont réussi à trouver des raisons de s'en réjouir.
"C'est une idée simple et géniale: la terre où tu vis te nourrit. C'est captivant de travailler à Moscou. L'équipe de cuisiniers est prête à tout inventer à partir de zéro", explique le chef français Jérôme Rohmer qui était récemment invité au restaurant 15 Kitchen+Bar de Moscou.
Jérôme Rohmer a créé dans la "ville de la viande et des pommes de terre" des plats végétariens pas authentiquement russes mais préparés avec des produits importés des quatre coins de la Russie.
Après l'adoption des sanctions, de nombreux restaurants luxueux de Moscou ont fermé, alors que les lieux visités par les hipsters sont restés. Après 20 ans d'imitation servile des tendances occidentales, la Russie cherche aujourd'hui à créer une esthétique originale, écrit Newsweek.