"Ces cinq prochaines années, les finances changeront plus qu'elles ne l'ont fait depuis 30 ans", a déclaré le directeur général du système de paiement PayPal Dan Schulman lors de la session "Transformation des finances" du forum économique de Davos.
Les sociétés font appel aux nouvelles technologies pour diminuer les dépenses et parfaire la gestion des risques. Selon The Economist, en 2014, les investissements dans ces technologies financières se sont élevés à 12 milliards de dollars, ayant quadruplé en un an.
De l'avis de nombreux participants au forum de Davos, trois changements majeurs vont prochainement intervenir sur le marché financier.
Dan Schulman rappelle que 85% des opérations monétaires sont encore effectuées avec l'utilisation de l'argent liquide, bien qu'il admette que la tendance est à leur disparition.
"Bientôt chaque habitant du globe aura un smartphone doté des fonctions d'une succursale de banque", est persuadé Dan Schulman.
Christine Lagarde fait état du développement dynamique des monnaies virtuelles. Pour le moment, leur part dans les opérations financières est de peu d'importance, mais elles sont très commodes pour les utilisateurs, surtout là où il n'y a pas de banques.
Un autre changement majeur est lié au big data. Selon Dan Schulman, la quantité des informations utilisées par les sociétés financières augmente avec une rapidité inouïe.
"Les algorithmes sont une arme des sociétés numériques et les données sont leurs minutions. Plus la qualité de ces données est meilleure, plus élevée sera la qualité des services que ces sociétés pourront accorder", explique-t-il.
Il rappelle cependant que disposer d'une telle quantité d'informations comporte des risques eu égard à la sécurité et à la protection de l'information privée.
"Nous devons apprendre à utiliser le big data de sorte à pouvoir identifier des transactions atypiques", a-t-il ajouté.
"Nous allons vers un monde nouveau qui suppose une mentalité nouvelle et, donc, des changements de régulation", signale Dan Schulman.
La directrice générale du FMI reconnaît elle aussi que les régulateurs en place ne comprennent pas encore comment procéder avec les monnaies virtuelles. C'est un instrument qui convient au mieux à des activités criminelles et qui échappe totalement à tout organe de contrôle et à la régulation des banques centrales. Cet instrument pourrait être utilisé pour des transactions illégales et le blanchiment de fonds. Selon Christine Lagarde, en fin de compte, les monnaies virtuelles sous leur forme actuelle présentent une grave menace à la stabilité financière.