"Lundi noir" et dégringolade des prix des matières premières
La bourse de Shanghai, qui s'est effondrée ce lundi à 8,5 % en dépit de la décision des autorités de rassurer les investisseurs, a entraîné dans sa chute nombre de places boursières mondiales. Les marchés ont subi une vague de vente chaotique d'actifs. Cependant, le pire pourrait encore venir, estiment les analystes financiers.
La journée du 24 août a été appelée "lundi noir" sur les marchés des valeurs de beaucoup de pays, notamment asiatiques. L'indice de la bourse de Shanghai a atteint son pire niveau depuis 2007. Suite à cette chute, les indices d'autres marchés ont commencé à s'effondrer également. Les devises des économies en voie de développement ont été rapidement affaiblies.
La déroute des bourses asiatiques a continué à faire des ravages, se propageant à Wall Street après avoir entraîné la chute des marchés européens. L'indice Dow Jones a subi une baisse historique de 1.000 points. Les prix des matières premières ont baissé comme jamais depuis ces 16 dernières années. Quant aux prix du pétrole, ils ont atteint leur plus bas plancher depuis ces 6,5 dernières années.
Les investisseurs sont de plus en plus inquiets pour l'économie mondiale. Les médias indiquent que tout ce qui se passe conduit à douter que l'économie mondiale soit prête à l'augmentation du taux établi par la Réserve fédérale américaine.
Les problèmes chinois et ses conséquences mondiales
"C'est une véritable catastrophe, et il semble que rien ne peut l'arrêter", estime Chen Gang, le directeur principal d'investissements de Heqitongyi Asset Management Co. (Shanghai), cité par l'agence Bloomberg.
Les problèmes dans l'économie chinoise semblent être plus profonds qu'on le pensait. La valeur totale des actions chinoises a diminué de plus de 4.000 milliards de dollars depuis le 12 juin jusqu'à vendredi dernier.
"Les spéculateurs craignent un nouvel affaiblissement de l'économie de la Chine, une chute plus grave sur les marchés mondiaux des matières premières, et ne font pas confiance à la politique du gouvernement et de la Banque populaire de Chine, ni à ce qu'ils vont entreprendre et quelles seront les conséquences", estime l'expert de la banque française Société Générale Kit Juckes cité par The Daily Telegraph.
Certains experts déclarent que la Chine dispose encore de possibilités pour résoudre ses problèmes économiques. Pourtant, beaucoup sont persuadés que les autorités mènent une politique qui n'est pas suffisamment efficace.
Les analystes d'IG cités par les médias soulignent les difficultés auxquelles l'économie chinoise a fait face, notamment ce lundi. Selon l'un d'eux, il s'agit maintenant d'un moment décisif pour la Chine confrontée à un ralentissement grave de la croissance économique.
"Les marchés sont en train de se rendre compte qu'il n'y a pas du tout de reprise économique", estime l'économiste Herlin Philippe dans une interview pour Sputnik. Selon l'expert, les pays émergeants, "le seul espoir qui demeurait", ont commencé à "tomber comme des dominos", et les chiffres économiques donnés par les gouvernements ne sont pas réalistes.
"On est tous dans le même panier avec la mondialisation. Si un pays important comme la Chine ralentit, il y a des répercussions. Ce n'est pas en se retranchant derrière nos frontières qu'on va résoudre les problèmes", a ajouté l'économiste.