Pour la première fois depuis des décennies l'Europe a su pointer du doigt le Royaume wahhabite, dénonçant les 47 exécutions du début de l'année. Mais est-ce que les doigts pointés des occidentaux peuvent réellement changer quoi que ce soit quand les têtes tombent? Littéralement, depuis 2009 près de 800 personnes ont perdu leurs vies par la peine capitale. Inutile de compter les coups de fouets reçus par ceux qui ont pu garder leurs vies car leur crimes n'étaient pas suffisamment graves d'après des tribunaux saoudiens pour mériter la décapitation ou même la crucifixion.
« La loi pénale qui est la loi qui, selon les saoudiens, est tirée du Coran lui-même donc elle est celle de Dieu, elle est au-dessus de la loi des hommes, des occidentaux ou de tout autre pays que l'Arabie Saoudite qui est pratiquement le gardien des deux lieux Saints de l'Islam et donc il y a cette loi qui s'applique à tout le monde, tout ceux qui sont en Arabie, les expatriés, les Indiens, les Pakistanais, les Egyptiens et bien d'autres ressortissants étrangers. C'est la loi saoudienne donc selon le rite sunnite et la branche wahhabite du sunnisme, c'est-à-dire la plus rigoureuse, la plus littéraliste ».
« La limite a été dépassée depuis fort longtemps, depuis qu'on a passé à la fin des années 50 une alliance stratégique avec l'Arabie Saoudite en acceptant ce pays tel qu'il est, c'est lois telles qu'elles sont, et jusqu'à maintenant ça n'a pas eu l'air de déplaire ou en tout cas d'émouvoir les occidentaux, la preuve en est là aujourd'hui la réaction qui a eu lieu après la mise à mort de 47 ressortissants, à la fois Saoudiens et étrangers, a tout d'un coup changé semble-t-il le regard de l'Occident. Mais cela a toujours été le cas ».
75 coups de fouet et quatre mois de prison pour deux tablettes de chocolats contenant de la liqueur. Mille coups de fouets et 10 ans de prison pour le soupçon d'une sorcellerie. Cinq ans de prison et milles coup de fouet pour avoir parlé de sa vie sexuelle à la télévision d'un autre pays…Les exemples sont innombrables.
Qui aime bien châtie bien? Serait-ce de l'amour pour son peuple? ou de l'amour pour l'humain peut-être? Selon Antoine Sfeir c'est ni l'un ni l'autre.
En faisant un état des lieu du droit saoudien où un verre de vin peut couter un bras, littéralement, peut être doit-on se demander pourquoi la réaction suite aux dernières exécutions à Riyad reste uniquement verbale de la part de l'Occident et pourquoi la violence inhumaine et quotidienne à l'intérieure du pays passe en mode silencieux dans les médias de ses alliés?
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