Le CPS a prévenu que si Bujumbura devait s'opposer à l'envoi de cette mission, l'UA prendrait des "mesures supplémentaires" pour en assurer le déploiement.
Il est peu cependant probable que les autorités burundaises, qui ne cessent de dénoncer l'immixtion de la communauté internationale dans leur gestion de la crise politique dans laquelle est plongé le Burundi depuis huit mois, acceptent un déploiement militaire sur leur sol.
Mais le CPS a insisté sur sa "détermination à prendre toutes les mesures appropriées contre toutes parties ou acteurs, quel qu'ils soient, qui empêcheraient la mise en œuvre de cette présente décision".
Elle aura pour objectif d'éviter "la détérioration de la situation sécuritaire", de contribuer "à la protection des populations civiles en danger immédiat", d'aider à créer les "conditions nécessaires" à la réussite d'un dialogue inter-burundais, et de faciliter "la mise en œuvre de tout accord" auquel parviendraient les différentes parties.
Aucun détail n'a été fourni sur les pays qui pourraient participer à cette mission. Mais le CPS a demandé à l'UA d'entamer rapidement des discussions avec ses Etats membres et avec les "pays de la région" impliqués dans la Force est-africaine en attente (EASF), pour qu'ils fournissent "les troupes et les policiers nécessaires" à la création rapide de cette mission.
La Force est-africaine en attente (EASF) est une composante régionale de la Force africaine en attente (FAA) et n'a encore jamais été déployée. Dix pays fournissent des troupes à l'EASF: le Burundi, les Comores, Djibouti, l'Ethiopie, le Kenya, l'Ouganda, le Rwanda, les Seychelles, la Somalie et le Soudan.
Les affrontements et les opérations de ratissage qui ont suivi ont fait officiellement 87 morts, mais des ONG et l'ONU évoquent un bilan "bien plus élevé", dénonçant des exécutions extra-judiciaires.
Le Burundi a plongé dans une profonde crise politique depuis la candidature fin avril de Pierre Nkurunziza à un troisième mandat jugé par ses adversaires contraire à la Constitution et à l'Accord d'Arusha ayant permis la fin de la guerre civile (1993-2006) entre l'armée dominée alors par la minorité tutsi et des rébellions hutu.
La mise en échec du putsch en mai, la répression brutale de six semaines de manifestations quasi-quotidiennes à Bujumbura à la mi-juin et la réélection de M.Nkurunziza lors d'un scrutin controversé à la mi-juillet n'ont pas empêché l'intensification des violences, désormais armées.