L'Union européenne aspire à signer un accord de libre-échange avec Washington avant la fin du mandat de Barack Obama, a déclaré vendredi devant les journalistes à Bruxelles la chancelière allemande Angela Merkel.
"Nous avons réitéré une fois de plus notre intérêt à achever au plus vite les négociations sur le Traité transatlantique. Nous nous sommes assigné pour objectif d'y parvenir déjà sous la présidence de M.Obama", a souligné Mme Merkel.
La chancelière fédérale ne cesse d'affirmer que "des échanges commerciaux accrus représentent une immense opportunité pour les entreprises, les consommateurs et les prestataires de services", en exhortant à "exploiter les opportunités, garantir les intérêts et façonner l'avenir".
TTIP, TAFTA ou encore Traité transatlantique. Trois noms pour un même projet qui doit abolir tous les obstacles entre les échanges de chaque côté de l’Atlantique.
L'Union européenne mène des négociations à huis clos sur le TTIP depuis juillet 2013. Le TTIP est censé réduire les coûts et éliminer les barrières dans les relations commerciales entre l'Union européenne et les Etats-Unis. Les opposants au TTIP estiment cependant qu'il ne reflète que la position des multinationales intéressées par une réduction des contrôles et un affaiblissement des mesures de régulation économique en Europe.
Depuis le lancement des négociations, une coalition d'ONG et de partis politiques européens dénonce l'opacité qui entoure l'accord sur le TTIP. Il est effectivement discuté dans le plus grand secret, loin des médias et des citoyens.
Washington et Bruxelles prétendent que cela se fait "pour le bien de l'humanité", mais les détracteurs du futur accord le qualifient de "monstrueuse entreprise américaine d'assujettissement du monde" et d'"attaque directe, globalisée, contre les dernières structures de l'ordre ancien" pour l'instauration d'un "Grand désordre mondial".
Si le projet aboutit, il instituera une zone de libre-échange couvrant 45,5% du PIB mondial. Les partisans de l'accord affirment qu'il contribuera à une croissance économique pour les deux parties, tandis que ses opposants craignent l'augmentation du pouvoir des multinationales face aux Etats et dénoncent le caractère non démocratique des négociations.
On en est toutefois encore loin, tant les points de blocage demeurent nombreux, dont des manifestations monstres des Européens contestant le projet.