Bien entendu sur le papier le bilan comptable est bon. Alors que la droite « de gouvernement » avait subi un naufrage lors des dernières régionales, elle emporte sept régions sur treize. Mais il s'agit d'une victoire à la Pyrrhus, acquise dans deux régions grâce au report sur ses candidats des voix socialistes. Et ce n'est pas cela le plus grave pour elle. Alors que la primaire de 2016 va être l'occasion pour les ténors des Républicains de s'entredéchirer, on sent déjà le degré de violence qui est susceptible d'être atteint lors des débats à venir. Le scrutin à peine achevé, Nicolas Sarkozy a décidé d'engager un remaniement de la direction des Républicains afin de se doter d'une équipe resserrée, à ses ordres.
L'ancien Président de la République sait tout cela. Il sait qu'il doit réussir une performance d'équilibriste en vue des primaires de 2016 puis de la présidentielle de 2017 afin de ratisser de Bayrou à la « droite pop' » et à la « manif' pour tous ». Il est, n'en doutons pas, bien assez fin et lucide pour savoir qu'il lui faudrait un miracle.
François Hollande et le Parti socialiste ont donc toutes les raisons de se réjouir. S'ils ont perdu dimanche dernier ils savent qu'ils sont en mesure, dans deux ans, de rééditer à leur profit le coup du front républicain de 2002. Il leur faut pour cela pousser un peu plus encore la droite dans ses retranchements, la provoquer, afin qu'elle se radicalise davantage encore. On peut leur faire confiance sur ce point.
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