Fortement critiqué en interne, le "ni ni" de Sarkozy trouve quand même des soutiens

© Sputnik . Ekaterina Chesnokova Nicolas Sarkozy
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Pour le second tour des régionales, Les Républicains ont décidé d’abandonner leur stratégie habituelle de s’unir contre le gagnant du premier tour pour celle du "ni fusion ni retrait" de listes, stratégie proposée par le président du parti Nicolas Sarkozy. Soutenue finalement par son parti, elle fait pourtant l'objet de très vives attaques.

Rassemblés lundi matin en bureau politique, les ténors du parti ont pris une décision inattendue de refuser de s'unir avec la gauche ou de se retirer à son profit pour contrer l'extrême-droite visiblement préférée cette fois par nombre de Français.

Suite à la rencontre, "le bureau politique exclut tout retrait, toute fusion, toute alliance, tout accord qui donneraient aux Français le sentiment qu'on veut leur confisquer l'élection par des arrangements tactiques conclus dans leur dos", indique le communiqué du parti.

Présent au bureau politique, Bruno Le Maire s’est également rangé derrière ce choix, sans toutefois prendre la parole. Nos candidats doivent se maintenir au second tour, avait-il expliqué au journal Le Monde dimanche soir. Rien ne serait pire que la confusion. Il serait incompréhensible et injustifiable que l’on s’allie avec le PS, alors que sa politique est un échec.

Pas de décision unanime

Deux figures de proue ne veulent en aucun cas se résigner à cette décision: Nathalie Kosciusko-Morizet, numéro deux du parti, et Jean-Pierre Raffarin, ex-premier ministre.

Jean-Pierre Raffarin, ayant reconnu être minoritaire, s’était positionné contre cette décision lors du bureau politique.

"Nous devons reconstruire la république. Il faut apporter des logiques de refondation. C’est pour ça qu’il faut des messages clairs, nets: quand on est troisième, on se retire. Il faut apporter de la chaleur, pas de la haine. Il faut apaiser le pays, résoudre les problèmes. Comprendre qu’on est partis dans une spirale de violence", avait déclaré l'ancien premier ministre plus tôt sur France Inter.

Mais si la position exprimée paisiblement par Jean-Pierre Raffarin n'a pas provoquée de critiques, celle de Nathalie Kosciusko-Morizet a rencontré un rejet violent.

Nicolas Sarkozy, quant à lui, a été direct: "tu nous as beaucoup gênés lors du Doubs avec tes déclarations personnelles", a coupé net le président du parti. "Cela nous avait coûté cher, et tu avais été désavouée par les militants.", a-t-il conclu, lui rappelant l'avis qu’elle avait exprimée pour le département du Doubs lors des élections de mars 2015 ayant fait du tort à sa formation.

Faire tout ce qui est possible et imaginable pour bloquer le FN

Le premier ministre français Manuel Valls n'a pas caché sa position ferme dès le début. Avant même les élections, il avait coupé court: "il est hors de question de laisser le Front national gagner une région". Le premier ministre a estimé qu'il fallait faire "tout" ce qui est possible pour empêcher la victoire du FN.

La présidente du parti Marine le Pen l'a vite renvoyé dans ses buts: "Tout? Y compris quoi?" s’était-elle exclamée. " Tout, y compris la violence? Y compris des moyens illégaux? Je trouve que c’est extrêmement inquiétant d’entendre un premier ministre utiliser ces mots", avait déclaré la présidente du parti frontiste.


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