Devant des journalistes, l'ancien chef de l'État a plaidé pour "une nouvelle équipe" dans "un souci de fond et de cohérence".
"Penser que le parti se renforce en s'épurant, c'est une vieille idée stalinienne", a réagi NKM. "Moi, je n'échange pas mes convictions contre une place", a ajouté celle qui avait contesté la stratégie de M. Sarkozy du "ni-ni" face au FN, et qui l'avait bruyamment rappelé dimanche soir, rapporte l`AFP.
Alain Juppé, l'un des rivaux de M. Sarkozy à la primaire de la droite pour la présidentielle de 2017, a estimé que "l'exclusion n'est jamais une bonne réponse".
C'est clairement non pour François Fillon, qui y est "totalement hostile". Bruno Le Maire, lui, n'en voit "pas l'intérêt". Et ça sera sans Xavier Bertrand: le futur président de la grande région Nord a annoncé lundi soir qu'il retirait sa candidature pour se consacrer uniquement à sa région.
Qui est le vrai vainqueur des régionales? En nombre de sièges, de régions et de voix, la droite est la gagnante du scrutin. Mais, malgré la conquête de l'Ile-de-France, qui lui échappait depuis 17 ans, et de Rhône-Alpes-Auvergne, la vague bleue n'a pas eu lieu. Deux des sept futurs présidents de région —Xavier Bertrand dans le Nord et Christian Estrosi en Paca- et dans une moindre mesure un troisième —Philippe Richert dans le Grand Est- ont bénéficié du "front républicain" dicté par le PS qui, donné moribond, parvient à garder cinq régions.
Paradoxalement, sa défaite dans le Nord fait plutôt les affaires de Marine Le Pen, libre, d'ores et déjà, de préparer le grand rendez-vous de 2017. Mais, malgré des scores en progression, la grande question demeure au FN: comment franchir la dernière marche, seul contre tous et sans alliances? ". Robert Ménard, le maire de Béziers, a demandé lundi au FN dont il est proche de "s'ouvrir à des personnalités indépendantes de la droite patriote" en vue de cette échéance.
A gauche, le soulagement est perceptible: cinq régions conservées (Aquitaine-Limousin-Poitou-Charentes, Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées, Bretagne, Centre-Val-de-Loire, Bourgogne-Franche-Comté) et un barrage efficace face au FN dans les deux régions où la gauche s'est sacrifiée en se désistant, ce qui pourrait conforter le Premier ministre Manuel Valls dans sa stratégie.
La tâche, pour le chef de l'État, n'en est pas moins immense: orchestrer, en moins de dix-huit mois, une solide alliance de la gauche à laquelle le premier secrétaire du PS Jean-Christophe Cambadélis semble déjà travailler en appelant à une "inflexion" pour "faire barrage aux inégalités" et au "précariat".
Manière aussi de préempter sans attendre le discours des "frondeurs", pour ne pas laisser le débat se disperser à gauche.
Comme il l'avait promis dès dimanche soir, M. Valls prépare avec le président et le gouvernement des mesures sur l'emploi qui seront annoncées "au mois de janvier", et notamment un plan "massif" sur la formation des chômeurs, mais aussi des mesures concernant l'apprentissage et les emplois de service.