La modernisation de l'armée chinoise et la mise au point de la stratégie américaine de déni d'accès et d'interdiction de zone (A2/AD) rendent le face-à-face entre Pékin et Washington en mer de Chine méridionale de plus en plus imprévisible pour les deux parties, constate Robert Haddick, expert de National Interest.
Selon l'historien américain Geoffrey Blainey, qui estime que la croissance du potentiel militaire de la Chine pourrait un jour provoquer un "revirement mortel" dans l'équilibre naval en Asie-Pacifique, une guerre pourrait notamment éclater si Pékin s'opposait directement aux patrouilles de navigation américaines.
Il pourrait s'agir entre autres de l'usage par la Chine de systèmes de missiles, basés sur les technologies soviétiques de la dernière période de la guerre froide. National Interest rappelle que les systèmes chinois de reconnaissance et de frappe sont équipés de moyens de suivi et de détection par satellite, de missiles antinavire et balistiques de longue portée.
Dans ce domaine, Pékin dépasse de loin Washington, qu'il s'agisse du nombre de missiles tactiques (les Etats-Unis n'en ont pas du tout) que de l'arsenal d'ogives antinavire. Il est toutefois difficile à prévoir à quel point Pékin serait capable de résister à la pression des porte-avions américains, engagés par Washington à chaque fois dès que la menace d'une crise s'annonce.
Les dirigeants chinois espèrent qu'ils seront un jour en mesure de contester la suprématie américaine dans le Pacifique occidental et contrer toute intervention des forces expéditionnaires des Etats-Unis.
Quoi qu'il en soit, la Chine n'a pas pu contester le déploiement de deux groupes aéronavals américains pendant la crise de 1996 dans le détroit de Taiwan.