Il y a deux ans, les autorités de Pékin ont adopté un système des couleurs pour indiquer le niveau de la pollution. Selon ce système, une alerte "rouge" est déclenchée lorsqu'une "forte pollution se maintient pendant trois jours consécutifs", ce qui a déjà pourtant été le cas la semaine passée.
La densité de particules de 2,5 microns de diamètre (PM 2,5), particulièrement dangereuses pour la santé, atteignait lundi soir 300 microgrammes par mètre cube, et ce chiffre continue de croître. L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande un plafond moyen de seulement 25 microgrammes en vingt-quatre heures.
Les autorités de la mégapole ont donc décrété une série de mesures exceptionnelles qui seront en vigueur à compter de mardi, et jusqu'à jeudi.
Ainsi, les usines les plus polluantes devront cesser leurs opérations, tous les chantiers de construction en extérieur devront fermer et la moitié des voitures devront disparaître des routes de la ville. Les camions de transport de gravats, les camions de ciment, les véhicules chargés de gravier et autres poids lourds sont aussi interdits de circulation.
A cause de la circulation limitée des voitures, les autorités ont promis, en compensation, d’organiser la circulation des 200 bus supplémentaires, "en priorité électriques ou hybrides", selon la compagnie des transports de Pékin, citée par le journal Beijing Daily.
Pékin recommande également aux écoles et aux collèges de "suspendre les cours", une mesure "recommandée" mais non obligatoire.
Les pollueurs chinois principaux sont les centrales électriques au charbon, les gaz d'échappement, les émissions des usines et des entreprises de construction.
Premier pollueur mondial, la Chine a annoncé la semaine dernière son intention de réduire de 60% les rejets des "principaux polluants" de ses centrales au charbon d'ici 2020, en modernisant leurs infrastructures.
La pollution de l'air dans les grandes villes chinoises est un phénomène récurrent, devenu l'un des principal sujet de mécontentement de la population et à l'origine de centaines de milliers de décès prématurés. Selon les recherches de l’Institut Max Planck chaque année près de 1,4 million de gens meurent en raison de maladies causées par la pollution de l'air.