Ironie du calendrier, cet épisode particulièrement spectaculaire dans la capitale du principal pollueur de la planète intervient alors que l'attention internationale est concentrée sur la COP21 à Paris.
Le président chinois Xi Jinping y a orienté son message lundi vers les pays riches en leur demandant d'"être à la hauteur de leurs engagements", notamment financiers, pour aider les pays en développement pour lutter contre le réchauffement climatique.
A Pékin, l'atmosphère était sinistre: vers midi, dans une lumière crépusculaire, l'épaisse nappe de brouillard jaunâtre recouvrait la capitale, réduisant la visibilité à quelques centaines de mètres. Beaucoup de Pékinois avaient ressorti leur masque antipollution, rapporte l`AFP.
La veille, il avait atteint en soirée 945 au sud de Pékin, selon la presse, pulvérisant la norme nationale chinoise de 75 microgrammes par mètre cube.
Ces particules de 2,5 microns de diamètre pénètrent dans les poumons et sont à l'origine de centaines de milliers de décès prématurés en Chine chaque année.
En dépit de ces niveaux record, l'alerte a été maintenue à orange, qui précède le niveau maximum (rouge), réservé aux "situations les plus sévères", a rapporté le quotidien Global Times.
Sa gravité a rappelé aux Pékinois l'épisode de janvier 2013: les pics de pollution avaient alors atteint des sommets et contribué à la prise de conscience des autorités sur l'urgence de mesures de réduction du phénomène d'ici à 2017.
Une trentaine de vols ont été annulés, de même que les liaisons interurbaines par autobus.
Cet épisode est dû à la combinaison d'une montée en puissance des centrales à charbon pour le chauffage, des températures avoisinant zéro, d'un fort taux d'humidité et de l'absence de vent.
Signe du scepticisme des Pékinois sur une amélioration rapide de leur environnement, une photo de la une d'un quotidien circulait sur les réseaux sociaux, annonçant: "Nous ne laisserons absolument pas passer une grosse pollution au siècle prochain". La une remonte à 1999…