Les chefs de la diplomatie des pays-négociateurs sur le dossier syrien seront impliqués eux aussi dans une bataille acharnée, bien que d'opinion, pour, en fin de compte, décider qui est le vrai ennemi pour eux tous, estiment les analystes du Financial Times.
Les intervenants des pourparlers qui se tiendront demain à Vienne, auraient pour but de déterminer quels groupes syriens devraient être classés comme terroristes, et avec lesquels, au contraire, ils pourraient dialoguer et coopérer.
Pour les Etats-Unis et leurs alliés, la rencontre présente une sorte d'aventure, indique le Financial Times. Jusqu'à présent, ils s'acharnaient à éviter toute discussion des groupes terroristes en Syrie, l'une des raisons d'une telle discrétion étant le fait que certains de ces groupes étaient soutenus par des alliés moyen-orientaux des USA, et l'autre, que ces groupes se battaient occasionnellement au côté de ces derniers.
La discussion à venir, "c'est un piège potentiel, car elle peut causer des différends entre les pays occidentaux, leurs alliés saoudiens et turcs et leurs éventuels interlocuteurs syriens", explique Emile Hokayem, représentant de l'Institut international pour les études stratégiques (International Institute for Strategic Studies, ou IISS).
La Russie et l'Iran pourraient, pour leur part, profiter de cette "brouille", alors que leur stratégie consiste à en finir avec le dialogue et passer à des actions énergiques pour lutter contre le terrorisme.
Il est fort probable que les négociateurs se mettront d'accord sur le fait que leur ennemi principal est représenté par l'Etat islamique, ainsi que par le groupe djihadiste affilié à Al-Qaïda Front al-Nosra, résume le Financial Times.
La table de négociations réunira, le 14 novembre, la Russie et les USA, tout comme l'Arabie saoudite, la Turquie et l'Iran. La quête d'une solution au conflit syrien prévaudra dans l'ordre du jour de cette rencontre. Lors d'un sommet G20, prévu pour les prochains jours en Turquie, les dirigeants mondiaux devraient s'exprimer aussi sur ce sujet hautement important et controversé.
Le 30 septembre, l'Armée de l'air russe a entamé une opération militaire contre l'EI en Syrie sur décision du président russe Vladimir Poutine et à la demande du président syrien Bachar el-Assad. Les frappes aériennes russes ciblent les sites militaires, les centres de communication, les transports, ainsi que les stocks d'armes, de munitions et de combustible appartenant à l'EI.
Depuis le début de la campagne militaire, les forces aériennes russes ont fait 1.631 sorties et ont frappé plus de 2.000 positions du groupe terroriste Etat islamique et du groupe djihadiste affilié à Al-Qaïda Front al-Nosra.
L'Armée de l'air russe a détruit 287 postes de commandement, 52 camps d'entraînement de terroristes, 155 dépôts de matériel militaire ainsi que 40 usines et poursuit son offensive d'ampleur.