L'introduction de l'euro et l'élargissement de l'Union européenne de 15 à 28 membres sont les deux erreurs catastrophiques ayant détruit le projet d'Europe unie, estime Wolfgang Münchau dans son article "Deux grandes erreurs qui ont ruiné l'Europe" ("Two big mistakes that ruined Europe").
Certains adeptes de l'euro pensaient que la construction de la communauté européenne n'était pas fiable et qu'un effondrement devrait arriver tôt ou tard. D'autres estimaient que le système pourrait résister et que les économies des pays membres de l'UE seraient modernisées grâce à l'adhésion à l'euro. Ces experts étaient persuadés que pour surmonter les difficultés, les Vingt-huit devraient recourir à un changement de prix et de salaires, mais cela ne s'est pas passé ainsi.
L'élargissement de l'UE a influencé la capacité de l'Europe de réagir aux défis internes et externes. Au lieu de créer des institutions visant à régler ses problèmes, l'UE s'est concentrée sur les problèmes des "petits pays" dont la protection des minorités et le droit de vote.
"Des crises viennent et s'en vont. C'est peut-être vrai, mais alors pourquoi la période des années 50 aux années 90 a été plus stable pour l'Europe que les décennies suivantes?", demande l'éditorialiste.
Actuellement, Bruxelles doit protéger ses intérêts dans le domaine de la politique extérieure et gérer la deuxième économie du monde, fait remarquer M. Münchau. Selon lui, l'UE comme institution ne convient pas pour résoudre ce problème, ni les élites politiques et intellectuelles actuelles.
Dans l'avenir, il faut s'attendre plus de crises, plus d'indépendance de la part des membres de l'UE et plus de dispositions à étudier les possibilités de sortie de l'organisation.
"La chute de l'UE ne constitue pas la menace principale car c'est un processus techniquement très difficile. Mais c'est une faible consolation. Le danger réel est ce que l'UE pourrait disparaitre avec le temps et se transformer en une construction illusoire", conclut l'éditorialiste.