Néanmoins, des cinq vétérans qui avaient voulu initialement visiter la péninsule, deux seulement ont hasardé le voyage. La cause des refus est loin d'être bureaucratique, car la Russie leur a accordé les visas en 10 minutes. Mais les autorités britanniques ont tout fait afin d'effrayer les vieux combattants.
"Si vous habitez actuellement en Crimée ou si vous y êtes en visite, vous devez en partir immédiatement. Si vous décidez de rester, alors n'attirez pas l'attention, évitez les zones de protestation (difficile de savoir de quoi il s'agit ici, ndlr) et ne sortez pas dans la rue", préconise le gouvernement britannique sur son site officiel.
Le ministère britannique des Affaires étrangères a envoyé à chacun une lettre contenant des avertissements, sans préciser la nature des dangers éventuels. Trois sur cinq ont pris peur, tandis que les deux autres, plus courageux, ont décidé d'entreprendre le voyage, enthousiasmés par l'avis favorable du journaliste de la BBC, John Simpson, qui a fait plusieurs voyages en Crimée.
Les anciens combattants souhaitent visiter le lieu de réunion de Staline, Churchill et Roosevelt, et se prélasser au soleil. La température de l'air en Crimée atteint 77 Fahrenheit, soit 68 degrés plus chaud qu'en 1945 à Mourmansk, où ils accompagnaient une caravane de cargos transportant des bottes prêt-bail, des avions, des conserves de viande et même des disques de jazz. Ils parcouraient la route la plus difficile du monde, selon Winston Churchill, sous le feu de tirs effectués du ciel, de la côte et de l'eau. Difficile d'effrayer des gaillards ayant survécu à tous ces dangers…