319,3 tonnes de produits alimentaires occidentaux, dont 290 tonnes de production végétale et 29,3 tonnes de production animale, ont été détruits hier sur le territoire russe.
Selon Rosselhoznadzor (Service fédéral russe de contrôle vétérinaire et phytosanitaire) la production sous embargo détectée ne constitue qu'une infime partie des produits de contrefaçon livrés en Russie sous de faux certificats.
La première série de produits sanctionnés a été détruite dans la région de Belgorod (ouest) où près de 10 tonnes de fromage ont été écrasées et par la suite enterrées dans une fosse. Les produits avaient vraisemblablement été exportés d'Europe via le territoire ukrainien.
Selon Rosselhoznadzor, la veille, 40 tonnes de pêches et de nectarines ont été détruites à Saint-Pétersbourg. A en croire les certificats, les fruits avaient été exportés du Maroc. Pourtant, les services concernés du Maroc n'ont pas confirmé cette information.
Un important lot de produits illégaux a été détecté dans la région de Smolensk- 250 tonnes de pêches, de nectarines, de cerises et d'autres produits exportés sous de faux certificats y ont été saisis. Une partie a déjà été détruite, le reste le sera aujourd'hui.
Dans la région de l'Altaï, les services ont intercepté des pommes hollandaises, des kiwis italiens ainsi que des tomates et des pommes polonaises. Près de 20 tonnes de fromage letton ont été détruites dans la région d'Orenbourg.
Le décret du président stipule qu'à partir du 6 août, les produits alimentaires sous embargo en provenance des pays ayant introduit des sanctions antirusses doivent être détruits par le Service fédéral des douanes de Russie, Rosselhoznadzor et Rospotrebnadzor à la frontière russe par tous les moyens autorisés par le droit de l'environnement.
Ainsi, le ministre russe de l'Agriculture Alexandre Tkatchev a déclaré que cette décision était conforme aux pratiques internationales de lutte contre la contrefaçon.
En outre, M.Tkatchev estime que si cette mesure est remplacée par la distribution des produits aux couches vulnérables de la population, cela provoquera de la corruption dans les organes de pouvoir locaux.
Pourtant, des voix hostiles à cette mesure se sont fait entendre au sein de la société civile russe. Une pétition a été même lancée sur Internet afin d'empêcher la destruction des produits alimentaires. Selon les auteurs de la pétition, ces produits pourraient être remis aux pauvres ainsi qu'aux victimes des conflits armés ou de catastrophes naturelles.
Actuellement, plus de 200.000 personnes ont signé le document.
"Nous vous assurons que nous prenons cela en compte et nous le transmettons aux instances d'experts concernés", a-t-il fait remarquer.
Dans le même temps, il a rajouté que malgré tout, le flux de biens interdits est un grave problème. A cet égard, l'objectif du gouvernement est de bloquer ce flux afin de protéger la santé des citoyens russes et l'économie du pays, a souligné Dmitri Peskov.
"Si au final on trouve un autre moyen d'atteindre ces objectifs — on peut effectivement en parler", a déclaré le porte-parole de Vladimir Poutine.