Une visite du président turc Recep Tayyip Erdogan en Chine est programmée du 28 au 30 juillet, mais elle pourrait être annulée suite à l'aggravation de la situation à la frontière turco-syrienne, où la Turquie bombarde les djihadistes de l'Etat islamique.
M.Erdogan se trouve dans une situation difficile: la Turquie doit former un nouveau gouvernement suite aux législatives de juin dernier qui ont vu son parti perdre la majorité absolue qu'il détenait depuis 2002. Or, certains membres d'opposition qui participent aux discussions sur la création du gouvernement sont hostiles à la participation d'Ankara aux hostilités contre l'EI. Selon la Constitution turque, le premier ministre a plus de pouvoirs que le président. Mais le premier ministre sortant Ahmet Davutoglu ne fait qu'assurer l'intérim jusqu'à la nomination du nouveau chef de gouvernement.
La question est de savoir comment M.Xi soutiendra les efforts de M.Erdogan visant à garantir la souveraineté et l'intégrité territoriale de la Turquie.
Les récentes manifestations antichinoises et attaques d'Ouïghours contre des magasins et restaurants chinois en Turquie ne faciliteront pas le dialogue turco-chinois. Le ministère chinois des Affaires étrangères recommande toujours aux Chinois d'éviter de se rendre en Turquie. Ce problème sera aussi au centre d'entretiens à Pékin.
D'ailleurs, selon Su Hao, professeur de l'Université des relations internationales de Pékin, le problème des manifestations antichinoises d'influera pas trop sur les relations entre les deux Etats.
"La Chine et la Turquie ont des relations étroites. Les deux pays ont des positions proches à l'égard de nombreux dossiers. Nous avons beaucoup d'intérêts économiques communs", a-t-il rappelé.
La prochaine visite du président turc en Chine attire est regardée de près par l'Occident et notamment les Etats-Unis. Washington mise beaucoup sur Ankara et ne le laissera pas tomber sous influence de Pékin.