Grèce: arriéré ou défaut?

© REUTERS / Neil HallDemonstrators gather to protest against the European Central Bank's handling of Greece's debt repayments, in Trafalgar Square in London, Britain, June 29, 2015.
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Les principales agences de notation ne considéreront pas le non-paiement par la Grèce de 1,5 milliards d'euros au FMI comme un défaut, tandis que la BCE n'a pas encore divulgué sa position.

L'incapacité de la Grèce d'honorer mardi le remboursement de 1,5 milliards d'euros au Fonds monétaire international sera un pas de plus vers la sortie du pays de la zone euro, ainsi que vers une nouvelle vague de crise économique dans la région, écrit le journal Financial Times.

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Les représentants du FMI ont clairement laissé entendre que cet arriéré serait considéré comme un défaut, bien qu'ils préfèrent ne pas prononcer ce mot, évoquant un "retard de paiement possible sur la dette". Plus tôt ce mois-ci, la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, a utilisé le mot "défaut" concernant la probabilité d'un non-paiement de la Grèce. Mais la semaine dernière, le représentant du FMI, Gerry Rice, a déclaré que le Fonds ne recourrait pas à ce terme dans les négociations officielles.

Le remboursement grec doit être transféré avant la fin de la journée de travail du FMI — 18h00 l'heure de Washington (23h00 à Londres, 00h00 à Bruxelles, 01h00 le 1er juillet à Athènes et à Moscou). La veille, une source au sein du gouvernement grec a confié aux médias que le pays ne serait pas en mesure de payer au Fonds mardi.

De leur côté, les trois principales agences internationales de notation ont déjà déclaré qu'elles n'allaient pas considérer le non-remboursement d'Athènes sur sa dette au FMI comme un défaut, car elles surveillaient principalement le remboursement des dettes aux créanciers privés.

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Position de la BCE

La Banque centrale européenne, dont les efforts permettent de maintenir le système bancaire de la Grèce à flot, n'a pas encore divulgué sa position sur la façon dont elle qualifiera l'absence de versement et y réagira.

Dimanche, la BCE a décidé de maintenir le soutien accordé aux banques grecques au même niveau (89 milliards d'euros) à travers le programme existant d'assistance de liquidité d'urgence (ALE). Cependant, mercredi, lorsque la Banque centrale européenne discutera une fois de plus du volume d'aide aux banques du pays, sa direction devra tenir compte des conséquences du non-remboursement pour la solvabilité des institutions financières, soulignent les experts.

La décision de la BCE sur l'opportunité de poursuivre son aide aux banques grecques via l'ALE "ne sera pas prise sans décision respective des politiciens au plus haut niveau", affirme l'économiste en chef pour les marchés globaux à UniCredit à Londres, Erik Nielsen, cité par l'agence Bloomberg.

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La veille, le membre du directoire de la BCE, Benoît Cœuré, a déclaré dans une interview au journal français Les Echos que la Banque centrale européenne poursuivrait l'assistance de liquidité d'urgence aux banques grecques "jusqu'à nouvel ordre". En même temps, la BCE continuera à réexaminer le volume du programme.

Conformément aux règles en vigueur de la BCE, les fonds de l'ALE seront disponibles aux banques grecques à condition qu'elles soient solvables et aient des garanties suffisantes. Dans le même temps, aucune condition particulière ne conditionne l'ALE aux paiements du pays sur ses dettes envers le FMI.

Conséquences du non-paiement pour la Grèce

L'incapacité de la Grèce de rembourser sa tranche de dette envers le FMI conduirait à la perte immédiate de l'accès aux ressources du fonds et, en l'absence de résolution rapide du problème, à la perte par la Grèce de ses droits de vote et, finalement, à son exclusion du FMI, écrit le Financial Times.

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Aujourd'hui, la Grèce est le plus grand débiteur du FMI, le montant principal de sa dette publique s'élevant à 35 milliards d'euros. En plus du paiement que la Grèce doit transférer au fonds le 30 juin, elle devra également cette année lui rembourser encore 5,5 milliards d'euros.

Si la Grèce ne paie pas ce mardi, ce sera le premier cas de défaut de paiement d'un pays développé sur sa dette envers le FMI sur ses 71 ans d'histoire. Le 30 juin, le programme actuel d'aide financière à la Grèce prend également fin, et à partir de mercredi, le pays reste sans le soutien des créanciers.

Le 10 juillet, la Grèce devra faire face au prochain grand paiement: le pays devra rembourser 2 milliards d'euros aux détenteurs d'obligations, et le 20 juillet, la Grèce devra rembourser 3,5 milliards d'euros à la Banque centrale européenne.

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