Quelles modifications faut-il apporter au système de finance global? Quel est l'avenir de l'Union économique eurasiatique et du rouble en tant que nouvelle monnaie de réserve? En visite au forum économique à Saint-Pétersbourg, l'homme d'affaires et ancien homme politique français, patron de Vendôme Investments Groupe, Jean-Pierre Thomas a accordé à la radio Sputnik sa vision des relations économiques et politiques franco-russes.
La politisation du système de finance global
La globalisation — c'est l'adéquation des capitaux, la location des capitaux aux marchés dans le monde, c'est-à-dire qu'ils se déplacent dans l'endroit où la main-d'oeuvre et les coûts de production sont moindres. Avec les déclarations d'une rare violence, notamment, sur les sanctions antirusses, on a fragmenté la globalisation. Dans ce cas, il ne faut pas s'étonner si la réaction salutaire est d'aller vers un monde multipolaire. On va assister à la création de zones économiques, telles que le Mercosur, et de nouvelles monnaies de réserve partout dans le monde. Cette diversification est salutaire. Je crois qu'il faut reprendre la discussion sur la zone économique euro-russe Europe-Russie-Asie sur le continent eurasien, parce que l'Europe sans la Russie n'est pas l'Europe.
Les sanctions
Quelle est l'étape suivante? Aujourd'hui, on a des sanctions économiques, on voit une sorte d'escalade, on demande à l'Ukraine d'adhérer à l'OTAN, on parle de revenir sur la puissance nucléaire en Grande-Bretagne etc. Mais dans le climat, quelle est l'étape suivante? Où va-t-on? Que veut-on? Si on continue à persister dans cette erreur, on va accélérer le changement mondial vers un monde beaucoup plus multilatéral. Il faut qu'on quitte ce chemin d'instrumentalisation bénéficiaire à un seul, en tout cas, pas à l'Europe, pour revenir à des notions beaucoup plus sereines, dans un climat économique confiant, à l'amitié et à la coopération.
L'avenir du rouble
Le traité de libre-échange avec la Russie
Si on avait signé cet accord qui est négocié depuis quelques années, on aurait une Europe intégrée sur le plan politique, on aurait un espace continental économique, on serait la première puissance économique dans le monde et, à ce moment-là, l'Ukraine était dedans. Mais on a loupé le train.
Les opinions exprimées dans ce contenu n'engagent que la responsabilité de l'auteur.