Son sort fait penser à un roman d'aventure. Vladimir est d'origine russe: il est né dans la taïga de l'Oussouri. Il part à 18 ans de Novossibirsk au front comme volontaire. Il est pilote de chasse, mitrailleur, pilote de reconnaissance, participe aux combats en Roumanie, en Bulgarie, en Yougoslavie, en Hongrie, en Autriche. Il rejoint à la fin de la guerre le 2ème corps mécanisé du lieutenant-général légendaire Sviridov sur le territoire de la Tchécoslovaquie où il participe aux combats pour Brno. Vladimir Hrozny fait part de ses souvenirs:
Comment le Tchèque russe apprécie la campagne dans la presse tchèque visant à réviser le bilan de la guerre et le rôle de l'Armée soviétique dans l'écrasement du fascisme?
« Je lutte en Tchéquie pour la Russie, dit Vladimir Hrozny, 92 ans. Il est impossible de lire tous ces « études » dont les auteurs prétendent que les Américains aient libéré la Tchécoslovaquie des hitlériens, que ce soit avant tout leur mérité. Certes, tout comme l'armée roumaine, comme les soldats de Wojsko Polska, ils ont participé aux combats. Les Etats-Unis ont même bombardé les villes tchèques. Le 14 février 1945 ils ont bombardé Prague. C'est vrai. Or, ce n'est que l'Armée soviétique qui a sacrifié les vies de 140,000 soldats au nom de la liberté des peuples tchèque et slovaque alors que 116 Américains ont péri sur ces territoires. Des pertes incomparables. Je comprends, d'ailleurs, que la perte d'un être est la perte du monde entier ».