Les sceptiques avaient raison. La réunion s'est achevée sur un constat d'échec. Les représentants du nouveau pouvoir grec dans lequel le la est donné par le parti Syriza ayant remporté les élections législatives du 25 janvier dernier ont qualifié la proposition de l'Eurogroupe d'absurde et inacceptable. Le problème est dans le fait que la continuation de l'actuel programme signifie pour la Grèce la confirmation des engagements pris devant les créanciers. D'autre part, sans prolonger le programme la Grèce ne pourra pas bénéficier du reste des moyens débloqués par le Fonds européen de stabilité.
Le ministre grec des Finances Yanis Varoufakis lui a fait écho dans les colonnes du New York Times. Il a signalé notamment que pour la Grèce la voie d'une croissance stable était plus importante que de nouveaux crédits. Nous sommes pleins de résolution d'obtenir qu'on ne nous traite pas comme une « colonie endettée », a-t-il conclu.
Cependant le professeur de l'Ecole des hautes études en sciences économique Ivan Rodionov n'est pas si pessimiste:
Le nouveau gouvernement grec allait aux élections avec les slogans rejetant le diktat de l'UE. Il est compréhensible qu'il n'a pas d'issue. A présent il va chercher une solution permettant de ne pas perdre la face aussi bien devant les électeurs que devant l'UE. Selon toute vraisemblance, la Grèce reconnaîtra les dettes pour les restructurer et repousser à plus tard. Pour l'UE il importe de garder du moins les apparences que les règles établies sont observées.
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