Une coquille vide. Le G5 Sahel, dont la dissolution a été actée par la Mauritanie et le Sahel, n’a été qu’un instrument d’influence au service de la France et n’a pas vraiment aidé à lutter contre le terrorisme, a expliqué à Sputnik Abdoulaye Nabaloum, fondateur de l’association Actions pour la Souveraineté des Peuples.
"Le G5 Sahel a été un instrument de la France pour mieux maîtriser les États. Cela n’a pas donné une réponse adaptée au terrorisme. Le Mali s’est retirée pour s’émanciper. Le Burkina a suivi, constatant lui aussi la carence de Paris à pouvoir apporter des réponses au terrorisme", a-t-il déclaré.
La situation sécuritaire s’est d’ailleurs améliorée après le retrait des troupes françaises dans la région, souligne le militant panafricain. Ces derniers mois Paris a en effet dû faire face à une grogne populaire contre la présence de ses forces armées, ayant conduit à un retrait pur et simple du Mali, du Burkina et du Niger.
Une alternative crédible
La probable dissolution du G5 Sahel laisse désormais le champ libre à d’autres initiatives pour sécuriser la région. L’Alliance des États du Sahel, regroupant le Mali, le Burkina et le Niger, pourrait notamment réussir là où le G5 Sahel a échoué, selon Abdoulaye Nabaloum.
"La Charte de l'Alliance s'est bâtie autour des questions sécuritaires. Il s’agit de voir comment ces trois pays peuvent mettre en commun leurs forces de défense et de sécurité pour contrer le terrorisme. C’est ce que le G5 Sahel avait pour mission de faire mais n’a pas fait", explique-t-il ainsi.
Les partenariats militaires noués avec la Russie peuvent également apporter des solutions adaptées, souligne le militant. Ces collaborations ont déjà abouti "à des résultats montrant que le terrorisme est en train de reculer".
Mi-novembre, l’armée malienne avait notamment annoncé avoir repris la ville de Kidal, bastion de certains groupes djihadistes. Le Burkina et le Niger auraient envoyé du matériel pour appuyer les efforts de leur voisin dans cette reconquête.