Alors que la situation humanitaire à Gaza ne cesse de se dégrader en raison des frappes et du blocus israéliens, les membres des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud) se sont réunis en ligne ce 21 novembre pour un rendez-vous d’urgence. À son issue, les participants ont adopté un communiqué qui appelle à une série d’actions visant une désescalade.
La réunion a abouti à un document composé de 12 points qui abordent divers aspects de la situation au Proche-Orient. Entre autres, le document stipule que la seule manière d’aboutir à une paix durable au Proche-Orient est la création d’un ÉEtat palestinien souverain, indépendant et viable.
Voici d’autres déclarations clé de ce document:
Appel à enquêter sur les crimes de guerre
Les dirigeants des BRICS ont appelé à une enquête sur les crimes de guerre commis dans la bande de Gaza, en toute conformité aux normes internationales.
"Nous [les pays des BRICS, ndlr] avons souligné la nécessité de rendre des comptes. Nous devons veiller à ce que des enquêtes indépendantes et transparentes soient menées conformément aux normes internationales", peut-on lire dans le communiqué.
Depuis que le Tsahal a lancé une opération terrestre contre le mouvement palestinien, Israël ne cesse pas de bombarder l’enclave et certaines frappes touchent les installations civiles comme les hôpitaux.
Appel à un cessez-le-feu humanitaire
Les dirigeants des BRICS ont appelé à une trêve humanitaire immédiate.
"Nous avons appelé à une trêve humanitaire immédiate, durable et à long terme menant à la fin des hostilités", stipule le document.
De plus, les BRICS ont appelé ceux qui ont une influence sur les parties au conflit à l’utiliser pour éviter une nouvelle escalade et une aggravation du conflit.
"Nous avons souligné qu'il importait de prévenir toute nouvelle déstabilisation et escalade de la violence, y compris le débordement du conflit dans la région, et nous avons appelé toutes les parties à faire preuve de la plus grande retenue et tous ceux qui ont une influence sur les parties à œuvrer en ce sens", ont déclaré les pays du bloc.
En effet, le nombre de morts dans la bande de Gaza depuis le début des frappes israéliennes s'élève à plus de 14.000 personnes, plus de 33.000 sont blessés.
Appel à la libération immédiate des otages
Les dirigeants des BRICS ont appelé à la libération immédiate et en toute sécurité des otages enlevés par le Hamas le 7 octobre, date de lancement par ce mouvement palestinien de l’opération contre Israël.
"Les pays se joignent aux appels à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les civils illégalement retenus en captivité, tout en exigeant que leur sécurité et leur bien-être soient garantis et qu'ils bénéficient d’un traitement humain conformément au droit international", lit-on dans un point.
Tel-Aviv a perdu de son côté 1.200 civils, alors que plus de 200 citoyens sont détenus en otages à Gaza. Selon les récents déclarations dans les médias, un accord sur leur libération en échange d’une trêve serait sur le point d’être finalisé.
Les BRICS se disent inquiets par la situation humanitaire à Gaza
Face à une situation de détresse que vivent les habitants de Gaza, les BRICS appellent à assurer leur accès à l’aide humanitaire.
"Nous avons exprimé notre profonde préoccupation face à la situation humanitaire désastreuse qui s’est établie dans les territoires palestiniens occupés. Nous avons réaffirmé la nécessité de respecter pleinement le droit humanitaire international et d'assurer un accès humanitaire total, immédiat, sûr, sans entrave et durable, ainsi que la fourniture d'une aide conformément aux principes fondamentaux d'humanité, de neutralité, d'impartialité et d'indépendance énoncés dans la résolution 46/182 de l'Assemblée générale des Nations unies", ont annoncé les membres du bloc.
Les BRICS dénoncent la déportation forcée de Palestiniens
"Nous avons condamné toute forme de transfert ou de déportation forcée, individuelle ou collective, de Palestiniens de leur terre. De nombreux dirigeants ont réaffirmé que le transfert forcé et la déportation de Palestiniens, que ce soit à l'intérieur de Gaza ou vers les pays voisins, constituent de graves violations des conventions de Genève ainsi que des crimes de guerre et des violations du droit humanitaire international", tranche le document.
Les efforts dans le rétablissement de la paix au Proche-Orient
La réunion d’urgence a été convoquée par Cyril Ramaphosa, Président de l’Afrique du Sud qui dirige actuellement les BRICS.
D'autres pays qui vont rejoindre les BRICS à partir du 1er janvier 2024, à savoir l'Arabie Saoudite, l'Argentine, l’Iran, l’Égypte, l’Éthiopie ou les Émirats arabes unis ont également été présents, tout comme le secrétaire général de l'Onu, Antonio Guterres.
Plus tôt, le 21 octobre, le continent africain a accueilli le Sommet de la paix, qui a eu lieu au Caire à l’initiative du Président égyptien Abdel Fattah al-Sissi pour trouver des solutions concertées à la crise en Palestine. Une trentaine de pays et organisations internationales et régionales ont répondu présentes, mais cette fois-là aucune déclaration finale n’a été adoptée.
Selon les médias, les délégations arabes et européens n’ont pas réussi à se mettre d’accord sur les parties du texte condamnant le mouvement palestinien, le Hamas, et la formule sur "le droit d'Israël à se défendre".