Le sherpa sud-africain des BRICS commente l'éventuel retrait de l'Argentine du groupe

Le nouveau Président argentin Javier Milei a déclaré qu’il n’était pas enthousiaste à l’idée d’adhérer aux BRICS+ que l’Argentine est censée intégrer à partir de 2024. Le sherpa sud-africain des BRICS Anil Sooklal estime auprès de Sputnik Afrique que ce pays pourrait ainsi se priver d'une valeur ajoutée.
Sputnik
L’intention du nouveau Président argentin Javier Milei de se retirer des BRICS+ où l’Argentine devrait devenir membre à part entière en janvier prochain, pourrait lui faire perdre la valeur ajoutée que ce pays pourrait obtenir en restant au sein des BRICS, a déclaré à Sputnik Afrique Anil Sooklal, sherpa sud-africain des BRICS.
L’Argentine a bénéficié d’une valeur ajoutée considérable en décidant de rejoindre les BRICS+ (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud), son entrée est prévue à partir de 2024.
"C'est l'Argentine qui devra prendre cette décision en termes de valeur ajoutée. Je peux parler du point de vue de l'Afrique du Sud: lorsque nous avons rejoint les BRICS en 2011 en tant que membre à part entière, cela a apporté une valeur considérable et les BRICS sont devenus une institution mondiale importante dont l'Afrique du Sud est fière d'être membre. Et nous [l'Afrique du Sud] bénéficions sur de nombreux fronts, je crois, d'une perspective politique consolidée en termes de ce que nous envisageons pour l'ordre mondial en évolution, l'architecture financière mondiale, en termes de commerce mondial, d'investissement dans tous ces domaines, en termes de contacts interpersonnels", a-t-il indiqué.
Avant de noter qu'il ne faudrait pas s'adonner à des conclusions hâtives, puisqu'il n'y a pas encore eu de communications officielles du Président argentin élu sur le possible retrait de l'Argentine des BRICS.

Un éventuel retrait sera-t-il une perte pour les BRICS?

Selon lui, les BRICS disposent d'un vaste éventail de coopération entre ses pays membres, qui continuera à s'étendre avec l'arrivée des nouveaux membres et dont le groupe en bénéficiera. Cependant, c'est le droit démocratique de l'Argentine d'accepter ou de refuser, même si les BRICS ne seront pas plus pauvres du fait de l'absence d'un pays, a précisé M.Sooklal.
"Bien sûr, nous serions très heureux que l'Argentine fasse partie des BRICS, étant un pays leader en Amérique latine".
Et de rappeler qu'un grand nombre de pays sont toujours très enthousiastes quant à l’adhésion aux BRICS, et beaucoup parmi les 22 pays qui ont demandé à adhérer, ont par la suite indiqué qu'ils étaient désireux de devenir membres à part entière.
"Comme l'a souligné à juste titre le Président Ramaphosa lors du sommet des BRICS, il s'agit de la première phase d'expansion. L'expansion ne signifie pas qu'elle est terminée […]. Je pense que les BRICS continueront à gagner en stature et en influence, et que notre voix collective deviendra plus puissante sur la scène mondiale, en défendant les questions clé du monde en développement", a-t-il dit.
Selon le sherpa sud-africain, les BRICS s’efforceront "de travailler avec tous les pays qui le souhaitent pour mettre en œuvre notre programme commun".
"Nous sommes inclusifs, nous ne sommes pas exclusifs. C'est pourquoi, en tant que BRICS, nous sommes ouverts à l'expansion et aux discussions avec la communauté mondiale, comme vous l'avez vu lors des sommets BRICS Plus et BRICS Outreach".

Expansion des BRICS

Lors du 15e sommet des BRICS, les dirigeants du groupe ont pris la décision d'élargir sa composition et ont invité six pays -l’Arabie saoudite, l’Argentine, l’Égypte, l’Éthiopie, les Émirats arabes unis et l’Iran- à en devenir membres.
Ces pays sont libres d'accepter ou de refuser cette invitation.
Cette dernière a été examinée sur la base d’une demande officielle formulée par les pays. Plus de 22 États ont demandé officiellement à devenir membres des BRICS et les dirigeants ont décidé par consensus d'élargir dans un premier temps le cercle aux six pays invités.
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