Durant la conférence sur les réparations qui s'est tenue à Accra, au Ghana, les dirigeants du continent ont réclamé des réparations. Environ 12 millions d'Africains avaient été réduits en esclavage par les nations européennes entre le 16e et le 19e siècle.
Des siècles après la fin de la traite négrière, les personnes d'ascendance africaine du monde entier continuent "d'être victimes de discrimination raciale systémique et d'attaques racialisées", a conclu un récent rapport d'un forum spécial des Nations unies qui a soutenu les réparations comme "une pierre angulaire de la justice au 21e siècle".
"Il est temps que l'Afrique, dont les fils et les filles ont vu leurs libertés contrôlées et vendues en esclavage, reçoive également des réparations", a déclaré le Président ghanéen Nana Akufo-Addo lors de la conférence.
Une traite qui a étouffé le progrès africain
"Aucune somme d'argent ne peut réparer les dégâts causés par la traite transatlantique des esclaves... Mais c'est certainement un problème auquel le monde doit faire face et ne peut plus ignorer", a indiqué M.Akufo-Addo, ouvrant la conférence.
Il a pointé du doigt les Britanniques et d'autres pays européens qui s’étaient enrichis alors que "les Africains réduits en esclavage n'ont pas reçu un centime".
"Toute la période de l'esclavage a signifié que notre progrès, économique, culturel et psychologique, a été étouffé. Il existe des légions d'histoires de familles déchirées. On ne peut pas quantifier les effets de telles tragédies, mais il faut les reconnaître", a-t-il insisté.
Les modalités à mettre au point
Les délégués à la conférence d'Accra n'ont pas précisé comment un tel fonds de réparations fonctionnerait. Mais Gnaka Lagoke, professeur adjoint d'histoire et d'études panafricaines, a déclaré que cette mesure devrait être utilisée pour "corriger les problèmes" auxquels le continent est confronté dans tous les secteurs de son économie.
Le montant de l'indemnisation sera fixé dans le cadre d'un "règlement négocié (qui) profitera aux masses", a déclaré Nkechi Taifa, directeur du projet d'éducation à la réparation, basé aux États-Unis.