Les langues se délient. Après l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder, c’est désormais au tour du Premier ministre hongrois Viktor Orban de faire des révélations sur les négociations de paix d’Istanbul. Le dirigeant a ainsi affirmé que des pourparlers avaient bien eu lieu entre Moscou et Kiev en mars 2022, mais que Washington avait fait pression pour que rien n’aboutisse.
"Nous savons, grâce à divers rapports et sources de renseignement, qu'en 2022 à Istanbul se sont déroulées des négociations fermées. Il y a eu pour l'essentiel un accord, que -comme le disent les rumeurs diplomatiques- les Ukrainiens n'ont pas signé sur ordre des États-Unis", a ainsi déclaré Viktor Orban à Kossuth Radio.
Le chef de gouvernement a souligné l’hypocrisie de la communauté diplomatique, soulignant qu’elle était "parfaitement consciente" de ces pressions américaines.
Poutine dévoile le pot aux roses
En juin dernier, Vladimir Poutine avait exhibé la preuve que des pourparlers s’étaient bien tenus à Istanbul. Le Président russe avait montré à plusieurs représentants africains un projet de traité sur la neutralité permanente et les garanties de sécurité de l'Ukraine, qui était en cours de préparation en mars 2022. Ce document avait été paraphé par Kiev.
Fin octobre, l’ancien chancelier allemand Gerhard Schröder avait déjà affirmé que les Américains et les Britanniques avaient sapé les efforts de paix à Istanbul. Les Ukrainiens "devaient d’abord interroger les Américains sur tout ce dont ils discutaient", avait-il ainsi déclaré au Berliner Zeitung.
La Russie a indiqué à plusieurs reprises qu'elle était prête à s’asseoir à la table des négociations, mais l’Ukraine s’est elle-même mise dans l’impasse, en faisant voter un décret interdisant de parlementer avec la personne de Vladimir Poutine. "Il est impossible de tenir des pourparlers avec le Président de la Russie, Vladimir Poutine", y est-il ainsi stipulé. L’acte a été signé le 4 octobre 2022.
Le dirigeant russe avait déjà conseillé à la partie ukrainienne d’annuler ce décret si elle voulait entamer des négociations.