La Russie s'opposera à toute initiative visant à la priver de ses avoirs dans les pays occidentaux et leurs auteurs devront faire face à d'importants frais de justice, a déclaré ce 8 novembre Dmitri Peskov, porte-parole de la présidence russe. Il a fait cette déclaration alors que le Congrès des États-Unis étudie un projet de loi permettant au Président de confisquer les avoirs russes et au secrétaire d’État de les remettre à l’Ukraine ou à des organisations internationales.
"Il va de soi que notre pays va contester ces initiatives et les contester indéfiniment. Cela entraînera des frais juridiques très importants pour ceux qui prennent de telles décisions et qui en profitent [...]. Bien entendu, nous élaborerons également des mesures de rétorsion. Il est peu probable qu'elles soient identiques, mais elles le seront en fonction de nos intérêts", a-t-il indiqué aux journalistes.
Selon le porte-parole, le Kremlin observe depuis longtemps les tentatives des États-Unis et de plusieurs pays européens de saisir illégalement des actifs russes.
"C'est illégal. Cela contredit toutes les règles possibles", a-t-il conclu.
Les actifs américains nationalisés en réponse?
L'analyste de la banque BKF, Maksim Osadtchi, a précédemment estimé auprès de Sputnik qu'en cas de saisie d'actifs russes à quelque fin qu'elle soit, la Russie pourrait nationaliser les avoirs américains en guise de réponse. Il a évalué le montant total des biens russes à des dizaines de milliards de dollars.
"Les actifs de la Banque centrale de Russie, de la VTB, de l'Otkritie Bank, de la Novikombank, de la Sovcombank et de nombreuses autres banques et entreprises russes ont été gelés aux États-Unis. Le montant total de ces actifs s'élève à plusieurs dizaines de milliards de dollars [...]. En cas de transfert d'actifs russes à l'Ukraine, la nationalisation des actifs américains en Russie est possible", a-t-il précisé.
L’Occident avait bloqué en 2022 quelque 300 milliards de la Banque centrale russe, environ la moitié des réserves internationales de la Russie. Le journal le Times avait prévenu des ennuis auxquels pourraient être confrontés les pays occidentaux en cas d'utilisation des avoirs russes gelés pour reconstruire l’Ukraine.
Protéger les intérêts russes
De son côté, la chef de la Banque centrale russe, Elvira Nabioullina, estime que la confiscation d’avoirs souverains russes par les États-Unis aura un effet négatif sur l'ensemble du système financier mondial.
"Nous prendrons toutes les mesures nécessaires pour protéger nos intérêts légitimes. Mais je pense que cela aura des conséquences négatives en tant que précédent en général pour le développement du système financier mondial", a-t-elle assuré aux journalistes en marge du forum sur les technologies financières Finopolis-2023.