L'Ouganda remplacerait le Kenya par la Tanzanie pour ses importations de pétrole

L’Ouganda prend des mesures censées réduire à zéro sa dépendance au Kenya en matière d’approvisionnement en pétrole. Le gouvernement ougandais entend entre autres transférer le point de transit de brut en Tanzanie.
Sputnik
Les autorités ougandaises ont désigné le port tanzanien de Dar es Salam comme point principal de transit de pétrole importé des pays du Golfe, renonçant ainsi à utiliser le port kényan de Mombasa, a annoncé la ministre de l’Énergie ougandaise Ruth Nankabirwa sur son compte officiel suite à son entrevue avec la Présidente tanzanienne Samia Suluhu Hassan.
En effet, la distance entre Dar es Salam et les champs pétrolifères ougandais est plus courte que celle jusqu’au port de Mombasa, ce qui devrait mener à une baisse des prix de carburants en Ouganda.
Cette décision ferait partie de la stratégie ougandaise visant à "mettre fin à un système qui s'approvisionne en produits pétroliers via le Kenya voisin", annoncée début novembre par la ministre ougandaise de l'Énergie, Ruth Nankabirwa. Pour garantir la sécurité de l'approvisionnement , Vitol Bahreïn et l'Ouganda national oil company (ONUC) établiront des "stocks tampons" en Ouganda et en Tanzanie, a indiqué Mme Nankabirwa citée par les médias.
La décision ougandaise de renoncer au port de Mombasa pourrait faire perdre au Kenya jusqu'à 100 millions de dollars chaque année. Environ 40% du carburant importé par le Kenya est réexporté, principalement via l'Ouganda, vers la République démocratique du Congo et le Soudan du Sud, selon les médias.
Le gouvernement du pays a en outre transmis les droits exclusifs de fourniture des produits pétroliers au négociant international Vitol Bahreïn qui devrait envisager des investissements dans le secteur pétrolier ougandais.
"L'ONUC et Vitol Bahreïn ont négocié un contrat de cinq ans, et le partenaire financera l'entreprise en fournissant un fonds de roulement", avait déclaré Mme Nankabirwa le 31 octobre. Les premières livraisons exclusives à l’ONUC sont attendues en janvier, a indiqué le porte-parole du ministère de l'Énergie.

Dépendance des sociétés kényanes

Selon la ministre, depuis les décennies, l’Ouganda n’était pas autonome dans ses décisions en matière d’approvisionnement en produits pétroliers; il dépendait des intermédiaires kényans.
"Le Kenya décide depuis des décennies quels produits pétroliers l'Ouganda achète, quand, d'où, combien, qui les achète et à quel prix", a-t-elle déploré citée par les médias.
Des entreprises affiliées au Kenya importaient le pétrole en leur nom via le port kényan de Mombasa pour les livrer ensuite aux sociétés ougandaises. Ce système, qui représentait 90% des importations de carburant du pays, l'expose à des ruptures d'approvisionnement et affecte les prix au détail, a déclaré la ministre de l'Énergie.
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