L’Afrique est assise sur un trésor et doit désormais l’exploiter. Le continent doit investir dans la transformation de ses ressources, a déclaré le Président sud-africain Cyril Ramaphosa lors du forum de l’African Growth and Opportunity Act (AGOA), à Johannesburg.
Les pays africains ne veulent plus simplement exporter des matières premières qui seront utilisées sous d’autres latitudes. Le continent doit lui-même fabriquer des produits finis, a souligné le responsable.
"L'Afrique possède d'énormes ressources, mais nous ne voulons pas en être seulement une source pour le monde entier, nous voulons transformer ces ressources chez nous et produire des biens qui sont demandés sur le marché mondial. Nous voulons recevoir la pleine valeur de nos biens produits à partir de nos ressources", a-t-il ainsi expliqué.
Pour atteindre cet objectif, des partenariats peuvent être noués afin d’attirer des investissements étrangers, a ajouté Cyril Ramaphosa. Les États-Unis ont par exemple été sollicités à travers l’AGOA, mais "tout potentiel de cette loi n'est pas exploité", a-t-il encore déploré. Le responsable s’est néanmoins déclaré favorable à une prolongation de l'AGOA pour une période plus longue.
Programme critiqué
L’AGOA a été adoptée aux États-Unis au printemps 2000. Le programme est censé améliorer les relations économiques entre Washington et l'Afrique subsaharienne. Il permet à 35 pays africains d'exporter en franchise de droits diverses marchandises vers les États-Unis. En retour, le pays de l’Oncle Sam bénéficie d’un accès privilégié aux matières premières essentielles en Afrique.
Le programme a cependant été critiqué à plusieurs reprises pour sa dimension politique. Les États-Unis se réservent ainsi le droit d’exclure les pays africains ne répondant pas à leurs standards. Le Mali, l’Éthiopie et le Burkina Faso ont ainsi été mis à la porte ces dernières années. Le Gabon, le Niger, l’Ouganda et la Centrafrique seront aussi exclus à partir du 1er janvier 2024.
Cette politique de la carotte et du bâton est d’ailleurs en train de devenir une habitude à Washington, qui a déjà placé "un tiers du continent sous sanctions", comme l’expliquait récemment à Sputnik la journaliste américano-éthiopienne Hermela Aregawi.