Le Parlement tunisien a entamé jeudi 2 novembre les débats sur un projet de loi qualifiant de crime et punissant d’une peine de prison pouvant aller jusqu’à la perpétuité toute normalisation avec Israël. Celle-ci est définie comme "la reconnaissance de l’entité sioniste ou l’établissement de relations directes ou indirectes" avec l’État hébreu.
La loi interdit aux Tunisiens toute interaction avec "les individus, les institutions, les organisations, les entités gouvernementales ou non gouvernementales" liés à Israël, "à l'exception des Palestiniens de l'intérieur".
Effets négatifs sur la sécurité
Lors d’une séance plénière nocturne, le président du Parlement Ibrahim Bouderbala a annoncé que la séance du vote avait été reportée à vendredi 3 novembre.
"Le Président tunisien Kaïs Saïed a recommandé d’informer les représentants du report de la séance compte tenu des effets négatifs que représente le projet de loi sur la sécurité extérieure de la Tunisie et ses intérêts", a-t-il révélé.
M.Bouderbala a souligné que "cette prise de position s’est faite en présence des deux vice-présidents du Conseil". Il a ajouté que le Président avait choisi "de transmettre la position aux représentants afin qu’ils fassent ce qu’ils jugent approprié".
Manifestations anti-israéliennes en Tunisie
Depuis le début de l’escalade dans la bande de Gaza, la présidence tunisienne a publié une déclaration exprimant le plein et inconditionnel soutien de la Tunisie au peuple palestinien dans son conflit armé contre Israël. Le texte a indiqué que les territoires palestiniens se trouvaient depuis des décennies sous occupation sioniste.
Ces trois dernières semaines, des manifestations anti-israéliennes ont régulièrement eu lieu dans la capitale tunisienne. Leurs participants réclament d’arrêter la guerre à Gaza et de criminaliser la normalisation des relations avec l’État hébreu.
Tunis a même annulé le festival cinématographique de Carthage en signe de solidarité avec le peuple palestinien.