Ce mardi, le Parlement européen s'est penché sur l'efficacité des sanctions de l'UE contre la Russie et sur la manière d'empêcher leur contournement par Moscou. Depuis le début du conflit en Ukraine, 11 paquets de sanctions ont déjà été adoptés. Mais est-ce un bon moyen pour faire face à la politique de Moscou? Thierry Mariani est d'un avis contraire.
Évoquant les premiers mois qui ont suivi le déclenchement du conflit en Ukraine, l'eurodéputé a tenté de montrer que cette approche de l'UE est nuisible pour l'Europe même.
"Les ministres du gouvernement Macron et les membres de la Commission européenne nous expliquaient qu'on allait mettre la Russie à genou grâce à l'outil des sanctions. Vous promettiez de renvoyer la Russie à l'âge de pierre", a-t-il rappelé.
Or, en réalité, à l'heure actuelle, "les ravages de l'inflation" et "l'explosion du coût de l'énergie" "martyrisent nos familles", a pointé l'élu.
L'UE a "multiplié les rancœurs"
"L'Union européenne prépare donc un douzième paquet de sanctions contre la Russie, alors que 1.800 personnes font déjà l'objet de telles mesures." Cependant, "même M. Borrell a dû admettre, en mars 2023, que l'Union européenne atteignait ses limites" en la matière, a-t-il ajouté.
En s'accrochant "fanatiquement" à ces sanctions, l'UE a "multiplié les rancœurs en Afrique, en Asie et jusqu'à l'Amérique du Sud". Il est désormais question de "lutter contre ceux qui permettraient de contourner les sanctions", a poursuivi M.Mariani. Entre-temps, l'Europe achète chaque mois 2 milliards de produits énergétiques à Moscou. Et ce, sans parler de l'énergie nucléaire "qui en dépend comme celle des États-Unis".
Dans cette crise, "l'Union européenne n'aura réussi qu'une seule chose: allonger la liste de nos ennemis, en inquiétant nos derniers amis", a conclu Thierry Mariani.