Lors d'un "tribunal populaire" organisé dans la ville marocaine, des militants altermondialistes du Zimbabwe, de Côte d'Ivoire, d'Indonésie ou du Mexique notamment ont livré tour à tour leur témoignage, dénonçant l'implication des institutions financières dans les défis économiques de leur pays et réclamant des alternatives.
Un jury de l'organisation Fight Inequality, responsable de l'événement, a ensuite "unanimement reconnu les institutions financières internationales gravement et pleinement coupables d'alimenter les inégalités, du fait de la collusion avec le secteur financier et les puissantes sociétés multinationales".
Le jury les a appelées "à arrêter de travailler pour les plus riches" et à "commencer à oeuvrer pour les autres", en considérant que la BM et le FMI "sont la pire arnaque du siècle", d'après un verdict lu par Bhumika Muchhala, une économiste indienne.
Clare Chobela Mukupa, une agricultrice zambienne, a regretté auprès de l'AFP que ces rencontres organisées sur le sol africain "soient passées à côté d'une opportunité" de "construire un mouvement à grande échelle pour combattre l'inégalité et promouvoir un développement économique durable à travers le continent".
Elle a appelé le FMI à annuler la dette de son pays, confronté à une grave crise.
"La BM et le FMI sont responsables à cause des conditions impossibles qu'ils ont imposées pour leurs financements et prêts", a-t-elle critiqué. "Cela a créé des inégalités profondes et des injustices, surtout pour les pauvres", a-t-elle protesté.
Le FMI a maintenu inchangées ses prévisions de croissance pour l'économie mondiale en 2023, malgré les signes de faiblesse affichés par plusieurs des économies majeures, selon ses données publiées mardi.
Lors d'une conférence de presse mardi, Adama Coulibaly, ministre ivoirien des Finances et président du G-24, groupe de pays en voie de développement, a appelé "à l'annulation de la dette des pays les plus vulnérables et les plus pauvres dont la majeure partie de la dette est due aux banques multilatérales de développement et au FMI".
"Nous mettons en garde contre une crise de la dette qui pourrait étouffer une croissance durable et inclusive", a-t-il déclaré.