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"Le prêt du FMI est du poison", avertit une économiste française

«Le prêt du FMI est du poison», avertit une économiste française
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Les institutions financières internationales provoquent souvent délibérément l'endettement des pays, ce qui entraîne leur perte de souveraineté, affirme à L’ Afrique en marche l’économiste française Hélène Clément-Pitiot. La Tunisie aurait donc tout le droit d’imposer ses conditions dans les négociations avec le FMI.
"Dans son livre choc publié en 2004 sous le titre : "Confessions d’un économiste tueur à gages", John Perkins explique que l’élite qui dirige les États-Unis en sous-main, appelée par ailleurs l’État profond, travaille d’arrache-pied à l’instauration d’une gouvernance mondiale en utilisant les institutions financières internationales pour créer les conditions permettant d’assujettir les États à cette gouvernance", indique à Radio Sputnik Afrique l’économiste française Hélène Clément-Pitiot. Selon cette chercheuse au Centre d'étude des modes d'industrialisation (CEMI) affilié à l'École de Guerre Économique (EGE), "l’endettement encouragé auprès d’organismes comme le FMI et la Banque mondiale rend possible cette stratégie".

Et d’ajouter, selon le même auteur, qu’"au sein des institutions internationales des armées d’experts et de consultants sont cooptés en vue de produire des rapports justifiant le recours par des États à des prêts internationaux énormes, dépassant de loin leurs capacités réelles de soutenir ces dettes. Évidemment, dans ces dettes il y a une bonne partie qui est destinée à corrompre les dirigeants des pays contractants. Le reste de l’argent débloqué dans le cadre de ces prêts alimente les comptes en banques de grandes sociétés d’ingénierie et de construction américaines".

Dans le même sens, Mme Clément-Pitiot souligne qu’une fois "les États arrivent au stade de cessation de paiement à cause notamment du fardeau insupportable des intérêts de la dette, vient ensuite la perte de souveraineté par ingérence directe dans les affaires du pays. En effet, à ce stade, les pays ou les institutions bancaires créanciers imposent avec leurs armadas d’experts en redressement financiers, notamment au sein du FMI et de la Banque mondiale, des conditions sur les politiques menées dans le pays, menant dans tous les cas observés depuis les années 1980 à des catastrophes sociales".

"A mon avis, le prêt du FMI est du poison, un vaccin épouvantable, mortifère", lance-t-elle.

Ainsi, en guise de conclusion, l’économiste estime que "les autorités tunisiennes qui font preuve de courage politique face aux pressions du FMI ont tout à fait raison d’imposer les termes des négociations avec cette institution internationale à l’intérieur des lignes rouges délimitant la sécurité et la stabilité nationale, la justice sociale et la protection des couches populaires les plus vulnérables".
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