"Le FMI doit être au service des pays et non l’inverse", insiste le chef de la diplomatie tunisienne

© SputnikLe chef de la diplomatie tunisienne Nabil Ammar et son homologue russe Serguei Lavrov
Le chef de la diplomatie tunisienne Nabil Ammar et son homologue russe Serguei Lavrov - Sputnik Afrique, 1920, 26.09.2023
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Face au FMI qui exige des réformes en Tunisie pour l'accord d'un prêt, le pays a ses propres lignes rouges, a indiqué à Sputnik Afrique le chef de la diplomatie tunisienne, à Moscou. Il faut éviter que ces réformes mettent "en péril la sécurité du pays", a noté Nabil Ammar rappelant que "le FMI doit être au service des pays et non l’inverse".
La Tunisie n’a jamais cessé ses contacts avec le Fonds international monétaire et est prête à mener des pourparlers tout en prenant en compte ses "lignes rouges", a déclaré ce 26 septembre le ministre tunisien des Affaires étrangères, Nabil Ammar, en visite à Moscou.
Selon lui, la Tunisie "ne rejette pas un partenariat pour un autre"
"Nous avons des canaux ouverts de discussion, de partenariat et de coopération avec tous les partenaires. Nous n’avons jamais dit que nous avions coupé les ponts avec le FMI. Nous discutons avec le FMI mais en lui soumettant nos contraintes et nos conditions", a déclaré le ministre répondant à la question si Tunis se réoriente vers l'Est suite à son rejet des exigences du FMI.
"La stabilité du pays, la protection des couches sociales les plus défavorisées et la sécurité sont nos lignes rouges à l'intérieur desquelles nous sommes prêts à discuter", a précisé M.Ammar lors d'une conférence de presse avec le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov.
D'après le ministre tunisien, il ne s'agit pas "d'une insulte à autrui":
"C’est simplement de dire que nous sommes prêts à envisager toutes les solutions. Nous faisons les réformes qu’il faut, mais il ne nous faut pas mettre en péril la sécurité du pays, sa stabilité en appliquant des recettes dont on a très bien vu les résultats catastrophiques dans d’autres pays et à d’autres époques. Le FMI doit être au service des pays et non l'inverse", a pointé Nabil Ammar.

"Diktat" du FMI

En juin dernier, le Président tunisien Kaïs Saïed a qualifié les conditions du prêt du Fonds monétaire international (FMI) à la Tunisie d’"inacceptables". Celles-ci risquent de nuire à la paix civile dans le pays, a-t-il déclaré lors d'un entretien à Paris avec Kristalina Georgieva, directrice générale du FMI en marge du sommet du "nouveau pacte financier" entre le Nord et le Sud.
Le dirigeant tunisien a ajouté que répondre aux exigences de la banque conduirait à un appauvrissement accru de la population.
En avril, il avait considéré les exigences du FMI comme un "diktat". En décembre dernier, le FMI avait suspendu l'examen d'un prêt de 1,9 milliard de dollars à la Tunisie, qui connaît des difficultés économiques. Ce qui avait entraîné un conflit entre les deux parties.
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