La nouvelle botte secrète de la Tunisie pour se passer d’un prêt du FMI

© AP Photo / Mosa'ab Elshamy / TUNISIA PRESIDENTIAL ELECTIONSKaïs Saïed, Président tunisien
Kaïs Saïed, Président tunisien - Sputnik Afrique, 1920, 05.06.2023
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La Tunisie envisage une nouvelle taxe sur les plus riches, qui pourrait permettre au pays de tourner le dos au financement du Fonds monétaire international (FMI). Tunis a en effet engagé un bras de fer avec l’institution.
La Tunisie a encore des cartes dans sa manche. En froid avec le Fonds monétaire international (FMI) qui lui avait promis un financement de 1,9 milliard de dollars, le pays du Jasmin songe à une taxe sur les plus riches pour lever de nouveaux fonds.
Le Président tunisien Kaïs Saied a ainsi émis l’idée de taxer les personnes aisées bénéficiant des subventions aux produits de base alors qu’elles n’en ont pas besoin. Une manière d’équilibrer le système, en sauvegardant ces subventions qui bénéficient à tous les Tunisiens, mais en prenant "l’excédent d’argent des riches pour le donner aux pauvres", a expliqué le dirigeant lors d’un entretien avec la cheffe du gouvernement, Najla Bouden.
"Au lieu de lever les subventions aux produits de base au nom de la rationalisation, on peut introduire des taxes supplémentaires sur les plus riches qui bénéficient de ces subventions sans qu'ils en aient besoin", a-t-il ainsi déclaré.
En janvier 2023, un impôt sur la fortune était déjà entré en vigueur en Tunisie, ciblant les patrimoines immobiliers. Il avait été fixé à 0,5%.

Bras de fer avec le FMI

La Tunisie a entamé un bras de fer avec le FMI, alors que celui-ci avait signé un accord de principe pour débloquer un prêt de 1,9 milliard de dollars en octobre. Les discussions avaient finalement été suspendues deux mois plus tard.
Le Président tunisien Kaïs Saïed avait déclaré que les nouvelles conditions pour l’octroi du prêt étaient inacceptables et conduirait à une paupérisation du pays. Il avait fustigé les "diktats provenant de l'étranger", assurant que le gouvernement trouverait d’autres idées de financement. "La paix sociale n’est pas un jeu" avait-il conclu.
Conséquence directe: la Tunisie s’intéresse désormais au travaux des BRICS. Le pays pourrait songer à une adhésion, avait ainsi récemment déclaré à Sputnik Mahmoud Ben Mabrouk, porte-parole du Mouvement national du 25-Juillet. À la recherche d’une "bouffée d’oxygène financière", la Tunisie pourrait également signer des partenariats bilatéraux avec la Chine et la Russie, explique pour sa part l’économiste Modibo Mao Makalou.
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