Un fléau toujours présent. Si l’Afrique poursuit son développement, le problème des sans-abris persiste dans de nombreux pays du continent, à en croire les données du World Population Review. Des Africains se retrouvent sans domicile, vivants dans la rue ou dans des lieux non prévus pour l’habitation.
Le facteur économique n’explique pas à lui seul la proportion des sans-abris. La preuve: le pays qui compte le plus de sans-abris en Afrique est aussi l’une des locomotives du continent. Le Nigeria est en effet en tête de ce classement peu glorieux, avec 24,4 millions de sans-abris. Il connait notamment d’importants mouvements de populations et des processus de gentrification, qui rendent les logements plus chers et moins accessibles.
"Le Nigeria n’est pas aussi pauvre qu’on pourrait le penser, le pays recèle de nombreuses ressources. Une partie du problème est due à l’accès à la richesse, parfois exploitée par d’autres pays. [...] En raison de sa grande taille, le Nigeria connaît aussi des mouvements massifs d’immigration et d’émigration, qui entraînent des changements de propriétaires de logements. Cela signifie qu'une gentrification naturelle se produit, les investisseurs cherchant à construire des logements plus élaborés pour obtenir un revenu locatif plus élevé", explique World Population Review.
Derrière le Nigeria, l’Égypte est le second pays africain avec le plus de sans-abris (12 millions), suivi de la République démocratique du Congo (5,3 millions) et de la Somalie (2,9 millions).
Séisme et climat
Outre la pauvreté, l’urbanisme ou les conflits, les désastres naturels augmentent aussi la proportion des sans-abris. Le séisme de magnitude 7 qui a frappé le Maroc début septembre avait notamment détruit plus de 50.000 habitations, mettant à la rue plus de 300.000 personnes, selon l’Onu. Le royaume chérifien avait d’ailleurs lancé un plan de relogement d’envergure, octroyant une aide d'urgence de 30.000 dirhams (environ 2.750 euros) pour les ménages dans le besoin.
Au Sénégal, c’est le changement climatique qui fait des siennes. La montée des eaux, accompagnée de crue et de raz-de-marée a fait perdre le logement à 20.000 personnes sur la Langue de Barbarie, non loin de Saint-Louis du Sénégal.